En Égypte, le goût retrouvé des affiches de cinéma vintage

Pour certains, elle est sacrée, emblématique, artistique. L’affiche de cinéma vintage est particulièrement prisée en Égypte, où l’esthétique de l’âge d’or du 7e art égyptien est remise au goût du jour par des internautes, explique The New Arab. Le site panarabe met en lumière le travail du graphiste cairote Abdelrhman Mohamed, qui “crée des posters de musiciens, albums et films mêlant une esthétique arabe et anglo-saxonne”, de plus en plus inspirée par les films des années 1960.

Cumulant plus de 78 000 abonnés, son compte Instagram propose des myriades d’affiches, certaines inspirées de blockbusters actuels comme Oppenheimer, Barbie ou Le Parrain. Car paradoxalement, si le design graphique a contribué à uniformiser l’art de l’affiche à travers le monde, cela a aussi poussé les cinéphiles à redécouvrir d’autres esthétiques.

Un art enraciné dans la société

Jugeant que les posters contemporains en Égypte n’étaient qu’“un produit et non une œuvre”, Abdelrhman a décidé de mettre à profit sa créativité en convoquant l’imagerie de la grande ère du cinéma égyptien. Soit des couleurs vives, et des illustrations bien reconnaissables des héros et héroïnes du film.

“À l’époque où s’est développé l’art du poster de cinéma et où les Égyptiens définissaient une identité nationale à la suite du coup d’État de 1952 [par lequel Gamal Abdel Nasser renversa le roi Farouk], les artistes ont conçu ces affiches comme un espace de résistance à l’Occident. Bien qu’éphémère, l’affiche de cinéma est une réflexion passagère sur de plus grandes questions sociopolitiques”, explique The New Arab.

Nostalgie d’une époque révolue

Et l’engouement semble s’étendre. “Sur Internet, les collectionneurs d’affiches égyptiennes de films forment une communauté florissante, et les vendeurs obtiennent régulièrement des centaines voire des milliers de dollars des États-Unis pour des posters en parfait état. Des expositions sur cet âge d’or ont été organisées dans le monde entier. Et certains y voient simplement un retour à une tradition oubliée.”

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