Écrivains de marine… La littérature au nom de la mer

Un bâteau à quai à Amsterdam aux Pays-Bas.    - Credit:MARTIN BERTRAND / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Un bâteau à quai à Amsterdam aux Pays-Bas. - Credit:MARTIN BERTRAND / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Ils sont autorisés à porter l'uniforme bleu marine. Peuvent embarquer sur les bâtiments de la Marine nationale. Ils ont même un grade, celui de capitaine de frégate de la réserve citoyenne, à titre honorifique. Et peuvent signer leurs livres en accolant leur nom à une petite ancre de marine.
C'est une étrange confrérie qui compte vingt écrivains (pas un de plus) qui se choisissent par cooptation après un examen d'entrée impitoyable : il faut manier la drisse et la plume avec passion, aimer la mer et avoir suffisamment de talent pour savoir partager avec ses lecteurs la magie de l'océan.

Gens de mer et gens de lettres

L'idée d'une corporation des écrivains de marine est née il y a vingt ans dans la tête de l'Amiral Bellec, alors directeur du musée de la Marine et auteur d'une trentaine d'ouvrages, et de deux académiciens aujourd'hui disparus, Jean-François Deniau et Bertrand Poirot-Delpech, deux amoureux de la mer, qui ont réussi à convaincre la Royale que la littérature pouvait faire prendre conscience au grand public de la vocation maritime de la France. Avec un but : créer l'équivalent des « peintres officiels de la marine », un corps créé il y a près de deux siècles et qui a autrefois compté dans ses rangs Paul Signac et, plus récemment, Yann Arthus-Bertrand.

Les écrivains de marine ne sont pas vraiment des auteurs de salon. Ainsi, Philibert Humm, prix Interallié 2022 pour Roman Fleuve (Les Équateurs), nouvellement élu, devrait ainsi passer quelques jours [...] Lire la suite