Échange de tirs entre Israël et le Hezbollah : le Liban redoute d’être “entraîné dans une guerre”

“À l’heure où la guerre fait de nouveau rage entre le Hamas et Israël, les Libanais retiennent leur souffle”, écrivait samedi 7 octobre L’Orient-Le Jour. Après l’offensive surprise du Hamas contre Israël, le quotidien libanais s’est immédiatement demandé si le Hezbollah allait “prendre part à l’offensive au nom de l’unité des fronts’”. La milice chiite libanaise a en effet resserré au mois d’avril ses liens avec “tous les acteurs de l’axe de la ‘résistance’, de l’Iran au Liban en passant par la Syrie et Gaza”.

Et cette question qui était “sur toutes les lèvres” depuis le début de l’attaque lancée par le mouvement islamiste palestinien semble désormais avoir sa réponse : car ce dimanche 8 octobre, relate le site émirati The National, le Hezbollah a revendiqué “des frappes sur trois positions israéliennes, parmi lesquelles une station radar située dans les fermes de Chebaa, que Beyrouth considère comme des territoires libanais occupés par Israël”. En parallèle, “l’armée israélienne a déclaré avoir lancé dimanche des tirs d’artillerie sur le [sud du] Liban après une fusillade à la frontière revendiquée par le Hezbollah”, poursuit le titre.

Au regard de l’histoire, les tirs du Hezbollah vers les fermes de Chebaa revêtent une dimension hautement symbolique.

COURRIER INTERNATIONAL (D’APRES OPENSTREETMAP ET CONTRIBUTEURS)
COURRIER INTERNATIONAL (D’APRES OPENSTREETMAP ET CONTRIBUTEURS)

Tout comme la date choisie par le Hamas pour son attaque surprise, rappelle L’Orient-Le Jour : car, outre sa proximité avec le cinquantième anniversaire de la guerre du Ramadan [ou guerre du Kippour], l’opération “Déluge Al-Aqsa” intervient aussi “vingt-trois ans jour pour jour après la première opération menée par le Hezbollah contre l’État hébreu suite au retrait israélien du Liban-Sud”. Or, la milice chiite avait alors “franchi la ligne bleue et kidnappé trois soldats près de la région des fermes de Chebaa”, poursuit le média libanais, “marquant le début d’une série d’incidents similaires qui conduiront, quelques années plus tard, à la guerre de juillet 2006”.

La crainte d’une régionalisation

Pour le journaliste d’Al Jazeera Ali Hashem, cité dans le direct de la chaîne panarabe, le Hezbollah “cherche à envoyer un message à Israël” : une escalade à Gaza et “une éventuelle invasion terrestre” feraient entrer le conflit “dans une nouvelle dimension”. Ces dernières années, poursuit le spécialiste, “le Hezbollah a stocké des armes et dispose déjà de missiles de précision qui sont capables d’atteindre Israël n’importe où”. Si l’escalade se poursuit, alerte-t-il, “nous pourrions aller vers un conflit régional, un scénario complètement différent”.

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