Dans « Ça tourne à Séoul ! Cobweb », la star de « Parasite » Song Kang-ho passe derrière la caméra

Dans « Ça tourne à Séoul ! Cobweb » le réalisateur est un acteur et le film montre un autre film.
The Jokers Films Dans « Ça tourne à Séoul ! Cobweb » le réalisateur est un acteur et le film montre un autre film.

CINÉMA - Cobweb en anglais, initialement traduit Dans la toile en français, avant d’être renommé Ça tourne à Séoul ! pour sa sortie au cinéma ce mercredi 8 novembre. Le onzième long-métrage de Kim Jee-Woon a presque autant d’appellations que d’intrications dans son scénario. À travers ce bazar organisé, le réalisateur sud-coréen signe une pépite comique déjantée.

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Ça tourne à Séoul ! raconte le tournage d’un film qui vire à la catastrophe, avec en tête d’affiche, l’acteur Song Kang-ho, star du film quadruplement oscarisé Parasite qui avait remporté la Palme d’or à Cannes en 2019. L’acteur y joue Kim Ki-yeol, un réalisateur au bout du rouleau qui tient à retourner la fin de son film par tous les moyens, persuadé d’en faire un chef-d’œuvre.

Il n’a que deux jours pour y parvenir et va devoir jongler entre une interdiction gouvernementale d’utiliser les studios de tournage, des acteurs peu conciliants et sa propre crise existentielle sur son talent, le tout bourré de calmants.

Quand le cinéma parle de cinéma

Kim Jee-Woon s’attaque au genre bien connu de la mise en abyme, un film dans le film, en alternant les scènes en couleurs de l’histoire principale, et celles en noir et blanc filmées par son réalisateur fictif. Ce jeu de miroirs fonctionne d’autant plus que le faux film est un mélodrame proche du film d’horreur qui contraste avec l’humour du vrai scénario.

Sur le plateau de tournage, on s’amuse devant les péripéties qui s’enchaînent et jouent sur les clichés du monde du cinéma. Une starlette de feuilleton a une liaison avec un acteur marié et cache un autre secret. Les autorités de censure jugent la nouvelle fin contraire aux bonnes mœurs, mais s’adoucissent dès lors que le film devient anticommuniste. Et personne ne semble comprendre ce qu’est un plan-séquence mais tout le monde trouve l’idée du réalisateur révolutionnaire.

Bien que l’histoire se déroule à Séoul en 1970, Kim Jee-Woon s’est inspiré des transformations du cinéma depuis 2020, comme il l’a expliqué au Festival de Cannes en mai dernier, où était présenté son long-métrage hors compétition. « La pandémie a entraîné des changements sans précédent dans nos vies et nous a poussés à reconsidérer diverses questions fondamentales : Qu’est-ce qu’un film ? Que signifie faire des films ? Qu’est-ce que la créativité et qu’est-ce que l’originalité ? », s’était-il interrogé.

Song Kang-ho, un acteur réalisateur

Ça tourne à Séoul ! ne prétend pas répondre à ces questions mais les met en lumière. Le film aborde avec humour la question du plagiat et la pression de l’héritage que laissent les grands réalisateurs sur les épaules des suivants.

Song Kang-ho est à la fois drôle et touchant en cinéaste qui doute perpétuellement de lui-même mais a une foi presque fanatique en son scénario. On ne peut s’empêcher de se demander s’il s’agit vraiment du sien, et un flash-back nous apporte la réponse tant attendue.

La fin du vrai film montre celle du faux, qui s’appelle aussi Cobweb, évidemment. Mais ne quittez pas votre fauteuil rouge lorsque « The end » apparaît. Ça tourne à Séoul ! réserve une ultime scène pour parfaire la mise en abyme, mettant le spectateur face à son propre rôle. La boucle est bouclée.

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