À Venise, le nombre de lits pour touristes en passe de dépasser celui des résidents

Le premier compteur a été installé il y a quinze ans, en 2008, à l’intérieur de la pharmacie Morelli. Le second a été placé cette semaine, dans une librairie qui porte le nom d’un des plus illustres enfants de la ville : “Usata by Marco Polo”.

Dans le centre de Venise, à vingt minutes à pied l’un de l’autre, se trouvent ainsi deux compteurs électroniques qui affichent respectivement le nombre de résidents de la ville historique et le nombre de lits pour les touristes à l’intérieur de la cité des Doges. Ce dernier a été installé lundi 17 avril, par l’Observatoire civique indépendant de l’habitat et de la résidence (OCIO), un groupe qui, depuis 2018, surveille l’évolution de la question des résidences à Venise. “Le compteur du nombre de lits pour touristes affiche actuellement le chiffre de 48 596, relate Il Post, tandis que celui des résidents, mis à jour le 11 avril, affiche le chiffre de 49 365.”

Deux totaux extrêmement proches, constate le site d’information italien, selon qui, “au vu de la tendance des dernières années, il n’est pas difficile d’imaginer que le nombre de lits pour les touristes à Venise dépassera bientôt le nombre des résidents”.

Un pronostic que le média en ligne appuie à travers ces chiffres qui parlent d’eux-mêmes :

“En 2008, les résidents dans la ville historique étaient un peu plus de 60 000 et les lits pour touristes environ 12 000. C’est-à-dire le quart de ceux qu’on compte aujourd’hui.”

“Un gigantesque hôtel diffus”

Les chiffres renseignant sur le nombre de lits consacrés au tourisme viennent directement d’une application gérée par la municipalité de Venise, qui additionne à la fois les hôtels et les locations d’appartement privés type Airbnb.

Pour l’OCIO, dont les propos sont repris pas le quotidien romain La Repubblica, la comparaison entre les deux compteurs est importante pour montrer que la ville est en train de devenir “un gigantesque hôtel diffus”, et que la croissance du nombre de locations touristiques est “un facteur direct d’expulsion des résidents de la ville”.

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