À Vénissieux, le conducteur visé par des tirs policiers est mort

This picture taken in Rambouillet, south-west of Paris, on April 25, 2021 shows the logo of French National Police. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
BERTRAND GUAY / AFP This picture taken in Rambouillet, south-west of Paris, on April 25, 2021 shows the logo of French National Police. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)

BERTRAND GUAY / AFP

À Vénissieux, la garde à vue des policiers levée, le conducteur toujours dans un état critique (photo d’illustration)

RHÔNE - La garde à vue de deux policiers ayant fait un mort et un blessé grave en contrôlant une voiture signalée volée à Vénissieux (Rhône), a été levée, a annoncé ce vendredi 19 août dans la soirée le parquet de Lyon.

« Dans le cadre de l’enquête confiée à l’IGPN et ouverte des chefs de violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner, la garde à vue des deux fonctionnaires de police a été levée par le parquet de Lyon en fin d’après-midi à l’issue de leurs auditions », a indiqué le parquet dans un communiqué.

Le pronostic vital du conducteur « très engagé »

Alors que les premiers éléments « semblent corroborer l’hypothèse de la légitime défense », des investigations complémentaires devront cependant « confirmer les circonstances exactes dans lesquelles les policiers ont fait usage de leurs armes », a poursuivi le parquet, annonçant avoir décidé d’ouvrir une information judiciaire des mêmes chefs.

Âgé de 26 ans et originaire de la région d’Annecy, le conducteur du véhicule a été hospitalisé et son pronostic vital « reste à cette heure très engagé », selon la même source. Son casier judiciaire porte la mention de neuf condamnations et il fait l’objet de recherches pour des « vols aggravés » de véhicules, selon la même source. Son passager, un Lyonnais de 20 ans, est mort sur le coup. Il est connu des services de police mais son casier judiciaire ne mentionne aucune condamnation, a précisé le parquet.

Vers minuit dans la nuit de jeudi à vendredi à Vénissieux, une commune sensible toute proche de Lyon, quatre policiers en patrouille de nuit ont repéré un véhicule signalé volé stationné sur le parking d’un centre commercial.

Dans un premier communiqué le parquet indiquait qu’« alors que les policiers s’apprêtaient à contrôler l’automobile, le conducteur enclenchait la marche arrière puis la marche avant, percutant un policier qui se trouvait projeté sur le capot du véhicule ». « La voiture poursuivait sa progression et deux policiers, dont celui positionné sur le capot, faisaient usage de leur arme à plusieurs reprises », a-t-il raconté et « l’automobile finissait sa course une centaine de mètres plus loin ».

14 240 refus d’obtempérer comptabilisés en 2021

Une enquête pour recel de vol, refus d’obtempérer aggravé et violences avec arme sur agents de la force publique a également été confiée à la Sécurité publique départementale. Le policier percuté a été légèrement blessé aux jambes et examiné à l’hôpital pour examen, selon le parquet. Deux sections de la CRS8, unité d’élite de la police nationale, soit quarante hommes, sont arrivées en renfort à Vénissieux dès vendredi soir, selon la police.

En visite en Corse, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a apporté son « soutien a priori » à « tous les policiers et gendarmes de France qui font face tous les jours à des refus d’obtempérer puisqu’il y en a un toutes les demi-heures dans notre pays ».

Selon lui, il y a eu à Vénissieux « une agression claire manifestement contre ces policiers qui faisaient ce contrôle » et « ils ont donc ouvert le feu », a-t-il dit lors d’un point presse à Calvi. « Les collègues vont au contrôle d’un véhicule volé, qui démarre, et ils effectuent des tirs de riposte. Ils ont tiré pour sauver leur vie », a dit à l’AFP Nicolas Bujdo, secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance Police nationale.

Sur 14 240 refus d’obtempérer comptabilisés en 2021 par la police nationale, 157 cas concernent des « usages d’armes à feu sur des véhicules en mouvement », selon des chiffres donnés par la porte-parole de la police nationale sur Europe 1 en juin 2022.

À voir également sur le HuffPost : Didier Lallement, des gilets jaunes au Stade de France, un préfet de police polémique

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