À trois jours de l’hiver, ces maires alertent sur le sort des enfants à la rue

Photo d’illustration prise lors d’une mobilisation d’enseignants et de volontaires de l’association pour le Droit au Logement devant une école de Toulouse, pour dénoncer la situation précaire de certaines familles le 8 décembre 2021.
VALENTINE CHAPUIS / AFP Photo d’illustration prise lors d’une mobilisation d’enseignants et de volontaires de l’association pour le Droit au Logement devant une école de Toulouse, pour dénoncer la situation précaire de certaines familles le 8 décembre 2021.

POLITIQUE - À ce stade, « l’engagement du ministre n’est pas tenu ». À trois jours de la saison hivernale, les maires de Strasbourg, Paris, Lyon et Grenoble font part de leur inquiétude concernant le sort des enfants sans-abri et somment le gouvernement d’agir.

« Monsieur le ministre, tiendrez-vous votre engagement pour les enfants qui dorment dehors ? » interpelle la maire EELV de Strasbourg Jeanne Barseghian à l’adresse d’Olivier Klein en charge du logement dans le gouvernement Borne. Elle fait ici référence à une déclaration du ministre qui, en septembre 2022, avait dit « sa volonté que cet hiver, il n’y ait pas d’enfants à la rue ».

Les élus font au contraire valoir que « des centaines d’enfants dorment dans des conditions indignes et chaotiques ». En octobre, les associations de défense des sans-abri avaient estimé à environ 2 000, le nombre d’enfants sans toit en France.

Ce texte diffusé sur les réseaux sociaux est soutenu par des maires de plusieurs grandes villes toutes classées à gauche, Anne Hidalgo (PS) pour Paris, Grégory Doucet (EELV) pour Lyon, Éric Piolle (EELV) pour Grenoble, Mathieu Klein (PS) pour Nancy ou encore les édiles de Villeurbanne (Métropole de Lyon) ou Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Les enfants sans-abri, « difficile à chiffrer » selon Klein

Au micro de France Inter samedi, le ministre du Logement a refusé d’avancer un chiffre, arguant que le nombre d’enfants sans toit était « difficile » à estimer et assuré que la « mobilisation » du gouvernement était « sans faille ».

Quelque 200 000 places d’hébergement d’urgence sont ouvertes pour pallier les besoins dont 45 000 en Île-de-France. La baisse des températures a également entraîné le lancement du plan grand froid pour héberger davantage de personnes sans domicile à Paris et en Île-de-France et dans trois autres régions, le Grand Est, la Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes tandis que 53 départements ont « renforcé » les maraudes, selon l’entourage du ministre.

À Paris, 2 500 personnes ont pu être mises à l’abri depuis le déclenchement du plan, lundi, a-t-on affirmé de même source. Un centre d’expositions situé dans le quartier de la Villette au nord de Paris a par ailleurs été réquisitionné dans la nuit de samedi à dimanche pour que les maraudes puissent y envoyer femmes et enfants sans-abri. 200 places y sont disponibles.

Ces actions demeurent toutefois insuffisantes aux yeux des élus de gauche qui réclament à l’État un « plan universel d’hébergement d’urgence de l’ensemble des enfants » faisant fi de leur « situation administrative », « l’augmentation durable » des moyens dédiés à l’hébergement d’urgence et « la mise en place d’une politique de rénovation et de réquisition de logements ».

En octobre, une dizaine de maires de gauche avaient déjà milité pour refuser la baisse du nombre de places d’hébergement d’urgence en 2023 et obtenu gain de cause.

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