À Quimper, Greenpeace déverse une tonne d’algues vertes devant les portes de la préfecture du Finistère

Des activistes de Greenpeace ont déversé près d’une tonne d’algues vertes devant la préfecture du Finistère à Quimper pour dénoncer la prolifération des algues vertes sur le littoral breton, due à l’élevage industriel.
Des activistes de Greenpeace ont déversé près d’une tonne d’algues vertes devant la préfecture du Finistère à Quimper pour dénoncer la prolifération des algues vertes sur le littoral breton, due à l’élevage industriel.

ENVIRONNEMENT - « Algues vertes : Bretagne asphyxiée ». C’est l’un des messages inscrits en lettres majuscules sur les banderoles portées par les militants de Greenpeace, venus ce lundi 10 juillet manifester devant la préfecture du Finistère à Quimper.

Au petit matin, un premier camion chargé d’une demi-tonne d’algues vertes est arrivé, accompagné d’une quinzaine de militants. Vêtus de combinaisons blanches et les visages couverts par des masques à gaz ou des masques de cochons, ils ont déversé le contenu du camion sur le trottoir devant la préfecture et l’ont étalé à l’aide d’un râteau.

Une deuxième livraison de ces algues vertes, qui prolifèrent dans les baies bretonnes, est arrivée à 7 heures. Au total, l’ONG a ramené une tonne d’algues dans le centre-ville de Quimper. L’action symbolique n’a pas entraîné de perturbations de la circulation, rapporte Ouest-France. L’ONG espère en revanche faire passer un message clair à l’État : non aux « fermes usines » en Bretagne et en France.

Près d’une « ferme usine » sur deux en Bretagne

Selon un récent rapport de l’association, il y aurait 3 010 fermes usines en France, dont la moitié en Bretagne. Ce comptage est fondé sur la définition officielle de l’élevage intensif.

Une ferme est considérée comme telle à partir du moment où elle compte plus de 40 000 places pour une exploitation de volailles, 2 000 pour les porcs et 400 pour les bovins. Des photographies de fermes usines ont été accrochées aux grilles de la préfecture pour illustrer cette industrialisation de l’élevage très présente dans la région.

Ces grandes exploitations répandent une forte quantité d’azote dans les sols, qui se transforme en nitrate dans les rivières et les cours d’eau. Cet excédent de nutriments glisse jusque sur les plages et génère ces fameuses algues vertes. Lorsque ces algues se décomposent, elles dégagent du gaz toxique, pouvant être mortel pour l’homme ou les animaux. Un film sur le sujet doit sortir au cinéma mercredi 12 juillet.

Les militants n’ont pas eu besoin de chercher bien loin pour trouver ces fameuses algues vertes. Ils les ont ramassées sur une plage voisine à l’aide de seaux et d’une remorque, comme vous pouvez les voir dans le tweet ci-dessous.

L’ONG pointe la responsabilité du gouvernement dans cette pollution du littoral : « l’État doit prendre ses responsabilités et amorcer une sortie de l’élevage industriel en instaurant un moratoire sur tous les nouveaux projets de création ou d’extension de fermes usines en France », réclame Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture chez Greenpeace.

Cette action intervient alors que la préparation de la future loi d’orientation agricole est en cours. Par ailleurs, l’industrialisation de l’élevage fait également débat à l’échelle européenne : le Parlement européen doit voter cette semaine le renforcement de la directive européenne sur les émissions industrielles, qui comporte un volet sur la réduction des émissions des élevages.

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