«À la niche», Marine Le Pen!

Le reportage diffusé dans l'émission «Envoyé spécial» sur France 2, jeudi 20 juin, aura eu une double vertu. Pour ceux qui l'auraient oublié, elle nous aura permis de prendre conscience qu'il existe encore en France des individus chez qui le racisme est comme une seconde nature, une manière d'être au monde. Tout dans ce couple disait la haine de l'autre, l'aversion quasi congénitale pour tout ce qui n'est pas blanc, pas français. Ce fut un festival d'obscénités, de propos sidérants d'ignominie, un condensé du pire de la nature humaine.

On retrouve cette vieille France moisie qu'on pensait avoir disparu à jamais avec sa vulgarité, son racisme crasseux et ses déjections verbales qui ressemblaient à des crachats adressés à la nation tout entière. De quelle déréliction faut-il être atteint pour apostropher ainsi sa voisine, moquer sa chevelure, la traiter de «bonobo», l'intimer d'aller «à la niche»? Tout un étalage d'obscénités qui nous rend soudain honteux d'être français.

Jamais la France n'est aussi laide et aussi repoussante qu'en cet instant-là. Incarnée par ce triste couple, elle ressemble à la France de la collaboration, de la colonisation éhontée, du racisme ordinaire. Une France perdue à elle-même. Une France percluse de haine. Une France qui dégrade ce par quoi elle avait établi son magistère à travers les siècles, l'ode à fraternité et à l'égalité parmi tous les humains, quelles que soient leur origine, leur religion, leur couleur de peau.

Mais visiblement, ce navrant spectacle ne suffisait pas. À notre dégoût vint bien vite s'ajouter celui ressenti à l'écoute de la réaction de Marine Le Pen. Celle-ci, au lieu de…

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