À Nice, Gérald Darmanin n’a pas pu voir ces messages féministes

À Nice, des messages féministes ont été censurés sur le passage de Gérald Darmanin (Photo d’illustration : le ministre de l’Intérieur à Nice le 10 janvier).
DANIEL COLE / AFP À Nice, des messages féministes ont été censurés sur le passage de Gérald Darmanin (Photo d’illustration : le ministre de l’Intérieur à Nice le 10 janvier).

POLITIQUE - Cachez ces slogans que je ne saurais voir. À l’occasion de la venue du ministre de l’Intérieur à Nice, des militantes du Collectif de collages féministes local ont placardé des messages à destination de Gérald Darmanin.

Des messages apposés légalement sur la vitrine de la librairie Les Parleuses, située juste en face du nouvel hôtel de police visité par le locataire de la place Beauvau.

Parmi les mots à destination du ministre : « Qui sème l’impunité récolte la colère », « violeurs on vous voit » ou encore « Sophie on te croit », en référence à Sophie Patterson-Spatz, qui avait accusé Gérald Darmanin de viol (un dossier dans lequel la justice a prononcé un non-lieu).

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Une initiative militante qui a tourné court. « À 7 heures, nous avons collé nos messages, avec l’accord des gérantes. Une heure plus tard, alors que nous venions de terminer, deux policiers en civil puis une dizaine de CRS en uniforme sont arrivés pour décoller ceux qui étaient à l’extérieur », rapportent à Nice-Matin les membres du collectif.

« Pour les messages qui étaient à l’intérieur de la librairie, ils ont fait venir un camion de la mairie de Nice rempli de matériel, avec des cadres en bois et de grandes couvertures noires », poursuivent les personnes impliquées, qui ont relayé l’intervention de la police sur leur compte Instagram.

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Auprès de 20 Minutes, la cogérante de la librairie explique avoir été accueillie par des policiers lors de son arrivée. « Les forces de l’ordre ont pris nos identités et quand on leur a demandé des explications et si c’était illégal, nous n’avons eu aucune réponse », explique-t-elle, assurant plus loin qu’interdiction leur a été donnée de toucher au dispositif de dissimulation installée par la police.

« On se pose la question de la possibilité d’agir de la sorte de la part des forces de l’ordre. Ces messages étaient sur nos vitres, qui nous appartiennent. Tout comme la liberté d’expression. Qu’est-ce qu’ils essaient de cacher ? Qu’est-ce que cela signifie ? Si monsieur Darmanin vient, on n’a pas le droit de faire ça ? Mais alors, pourquoi ? », interroge-t-elle, alors que le collectif assure sur Instagram qu’il s’agissait d’une action « légale et non diffamatoire ».

Ni la Direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes, ni la préfecture, ni la mairie de Nice n’ont fourni d’explications à Nice Matin et 20 Minutes.

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