À Marseille, une banderole haineuse affichée au concert de SOS Méditerranée, 5 personnes interpellées

Pendant le concert caritatif de l’association d’aide aux migrants naufragés, une banderole porteuse du slogan « Qu’ils retournent en Afrique » a été déployée.

JUSTICE - « Qu’ils retournent en Afrique. » Voici la phrase anti-migrants inscrite sur la banderole déployée samedi 25 juin en haut d’un immeuble de Marseille, en face du Vieux-Port, lors du concert de soutien à l’association de recherche et sauvetage en mer SOS Méditerranée.

Le concert caritatif avait débuté à 16 h 45 sur l’esplanade du J4 de la cité phocéenne. Alors que la fête battait son plein, la banderole d’une vingtaine de mètres de long a été déployée aux alentours de 19 h 15, raconte l’antenne locale de France Bleu.

Comme le racontent la radio et France 3 Paca, le groupe Défends Marseille, proche d’Eric Zemmour et du sénateur anciennement RN Stéphane Ravier, est à l’origine de l’action. Ce dernier a d’ailleurs fièrement relayé l’action de ses ouailles sur son compte Twitter.

La préfecture a indiqué ce dimanche 25 juin avoir interpellé cinq militants de ce collectif d’extrême droite et identitaire.

Des mots prononcés par Grégoire de Fournas

« Une honte sans nom… », a déploré porte-parole d’EELV en PACA Hassen Hammou, accompagnant son message d’une photo de ladite banderole. « Un grand salut d’honneur à toute l’équipe de SOS Méditerranée pour leur dire qu’a Marseille nous sommes fiers d’eux », a-t-il ajouté.

Le concert a en tout cas été un réel succès puisque la barre des 100 000 euros de dons a été dépassée, ont appris nos confrères de France Bleu. L’argent servira à financer une semaine de mission du navire humanitaire Ocean Viking appartenant à l’association et déjà impliqué dans de nombreux sauvetage en mer.

Les mots présents sur cette banderole, eux, n’ont pas été choisis au hasard. Ils avaient été prononcés à l’Assemblée nationale en novembre 2022 par le député d’extrême droite Grégoire de Fournas. « Qu’il retourne en Afrique », avait admis avoir lancé l’élu, et ce à l’occasion d’une intervention de l’élu LFI Carlos Martens Bilongo, noir, qui s’exprimait sur le « drame de l’immigration clandestine ».

Cette interpellation sonore avait immédiatement suscité une bronca et Grégoire de Fournas avait écopé de la sanction maximale prévue pour les députés, à savoir une « censure avec exclusion temporaire ».

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