À Londres, la hausse des loyers chasse les jeunes professionnels

Même lorsqu’ils sont relativement bien payés, les jeunes professionnels préfèrent désormais habiter hors de la capitale britannique, explique Bloomberg. “Londres apparaît de plus en plus comme une ville où il n’est plus possible pour les jeunes de vivre, à moins d’être riches”, regrette Job Tabbush, un chercheur du think tank Centre for London.

En cause : la hausse continue des loyers. En un an, ils ont bondi de 16 % à Londres, alors que la hausse moyenne observée dans les autres grandes villes européennes n’a été que de 9 %.

Rebecca Donaldson, 26 ans, gagne un peu moins de 30 000 livres (34 300 euros) par an. L’été dernier, elle a dû quitter le studio qu’elle louait dans le nord de la capitale : son loyer était passé de 800 à 1 500 livres (de 900 à 1 700 euros). Alors qu’elle a grandi à Londres, elle a décidé de déménager à Birmingham, où les loyers sont plus abordables. “Quitter Londres alors qu’on est jeune est considéré comme un échec, mais je ne pouvais tout simplement plus vivre là-bas.”

Jamey Street, 28 ans, gagne 10 000 livres de plus par an. Elle a pourtant renoncé à chercher un appartement à Londres. Elle vit avec sa mère à Eastbourne, à une heure et demie de la capitale, ce qui la contraint à faire le trajet plusieurs fois par semaine. “Je n’aurais jamais pensé quitter Londres alors qu’il y a encore tellement de choses que je veux faire ici ! Mais à quoi ça sert de vivre à Londres quand on ne peut pas en profiter ?”

Le nombre de jeunes qui vivent avec leurs parents alors qu’ils ont commencé à travailler a augmenté de 15 % dans le pays au cours des dix dernières années, selon l’Office for National Statistics. À Londres, les salaires sont loin de suivre le rythme des loyers, souligne Bloomberg. “Pour bénéficier du même niveau de vie qu’en 2020, les Londoniens doivent dépenser 25 % de plus par semaine, selon l’association caritative Trust of London. Dans l’intervalle, les salaires ont augmenté de seulement 5 %.”

C’est désormais sur des villes de la banlieue proche comme Broxbourne au nord ou Maidstone au sud, où les loyers restent supportables, que les jeunes locataires jettent désormais leur dévolu, constate Aneisha Beveridge, de l’agence Hamptons.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :