À l’Eurovision 2024, un symbole pro palestinien interdit porté par le chanteur suédois Eric Saade

Le chanteur suédois Eric Saade, ici interprétant son titre « Popular » en ouverture de la première demi-finale de la 68e édition de l’Eurovision, à Malmö en Suède, le 7 mai 2024.
JESSICA GOW/TT / AFP Le chanteur suédois Eric Saade, ici interprétant son titre « Popular » en ouverture de la première demi-finale de la 68e édition de l’Eurovision, à Malmö en Suède, le 7 mai 2024.

EUROVISION - C’est un geste fort, qui a crispé les organisateurs de l’Eurovision lors de la première demi-finale ce mardi 7 mai à Malmö en Suède. Lors du numéro d’ouverture, le chanteur suédois Eric Saade, ancien participant du concours, a particulièrement attiré l’attention.

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Dans sa prestation hors compétition (la Suède est qualifiée d’office en finale en tant que détentrice du titre), l’artiste dont le père est d’origine palestinienne, avait prévenu vouloir protester contre la participation d’Israël. Il portait en effet un keffieh autour du bras, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous, pendant l’interprétation de sa version réorchestrée de Popular, la chanson avec laquelle il avait fini troisième à l’Eurovision en 2011.

Son geste a été épinglé par la télévision publique suédoise, SVT, qui organise cette 68e édition avec l’Union européenne de radio-télévision (UER). « Il est regrettable qu’il utilise sa participation de cette manière », a déclaré à l’AFP Ebba Adielsson, la productrice exécutive de l’événement.

« L’Eurovision est un spectacle en direct. Tous ceux qui s’y produisent connaissent les règles et nous regrettons qu’Eric Saade ait décidé de transiger avec l’idée d’une compétition neutre », a encore affirmé l’organisation auprès du quotidien suédois Expressen.

La candidate irlandaise se voit refuser son geste de soutien

Au-delà des performances musicales, les éventuelles prises de position des artistes ont été particulièrement scrutées pendant le premier volet de cette compétition d’habitude édulcorée qui revendique un caractère non-politique.

Depuis le début de l’année, les pétitions se sont multipliées pour exiger l’exclusion d’Israël, qui participera bien ce jeudi 9 mai à la seconde demi-finale, après avoir changé des paroles et le titre de sa chanson. Fin mars, les candidats de neuf pays, dont Bambie Thug (Irlande) en lice mardi, ont appelé à un cessez-le-feu durable. Cette dernière a également tenté d’apporter son soutien sur scène mardi soir.

L’Irlandaise avait inscrit sur son corps les mots « cessez-le-feu » et « liberté pour la Palestine » en alphabet ogham irlandais, avant d’essuyer un refus des organisateurs.

En plus des règles bien établies pour les participants, les organisateurs avaient aussi déclaré en amont qu’ils se réservaient le droit de retirer dans le public tous les drapeaux palestiniens et les symboles propalestiniens.

À l’issue de la première demi-finale, tranchée par les votes du public, se sont qualifiées l’Ukraine, la Croatie, la Serbie, le Portugal, la Slovénie, la Lituanie, la Finlande, Chypre, l’Irlande et le Luxembourg.

Ils rejoignent les six pays qualifiés d’office en finale : la Suède, détentrice du titre, et les « big five » - Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni -, plus gros contributeurs à l’organisation du concours. Le prochaine demi-finale a lieu jeudi, tandis que la finale se tiendra ce samedi 11 mai.

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