À l’Assemblée, les députés écologistes arborent les "warming stripes" en pleine séance

Au lendemain de la présentation de la planification écologique par Emmanuel Macron, les élus EELV ont tenu à marquer leur désapprobation. En réponse, le ministre Christophe Béchu a dénoncé un « happening ».

Leur action a fait réagir l’hémicycle et provoqué la colère de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Ce mardi 26 septembre, à l’occasion de la reprise des questions au gouvernement au terme de la pause estivale, la députée écologiste Eva Sas a interrogé l’exécutif sur les annonces faites la veille par Emmanuel Macron au cours de sa présentation de la planification écologique.

Sans surprise, l’élue parisienne a fustigé les mesures exposées par le chef de l’État, qu’elle décrit comme étant largement en deçà des enjeux environnementaux. Dénonçant « des formules de comm’ » et une « stratégie illisible », Eva Sas a étrillé la teneur des annonces présidentielles, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessous.

Un rappel « solennel »

« Il y a une planification, mais il n’y a pas de plan. Il y a des objectifs, mais il n’y a pas de moyens. Il y a une méthode, mais il n’y a pas de volonté politique », a-t-elle lancé, avant de plaider pour une augmentation significative des moyens accordés à la lutte contre le réchauffement climatique.

« Nous prenons nos responsabilités parce qu’il y a urgence, et si nous portons les “warming stripes” qui illustrent l’accélération du réchauffement climatique, c’est pour vous le rappeler solennellement », a finalement lancé Éva Sas, alors que l’ensemble des députés EELV présents dans l’hémicycle se levaient pour exhiber un t-shirt montrant ces fameuses « bandes du climat ».

Comme nous l’expliquions dans ce précédent article, le mouvement #ShowYourStripes correspond à une campagne mondiale visant à alerter sur le dérèglement climatique. Cette campagne met en lumière des graphiques basés sur les données rassemblées par le climatologue Ed Hawkins à partir de 2016. Chaque bande représente la température annuelle moyenne d’un endroit du globe entre 1899 et 2022, et les points blancs permettent d’identifier l’année en cours.

« Ceci n’est pas une opinion »

Un visuel efficace, mais qui n’est manifestement pas du goût de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, qui a menacé les élus écolos de sanction après leur geste. L’article 9 du règlement précise que la tenue vestimentaire « ne saurait être le prétexte à la manifestation de l’expression d’une quelconque opinion ». Ce même article indique par ailleurs que « l’utilisation, notamment pendant les questions au gouvernement, à l’appui d’un propos, de graphiques, de pancartes, de documents, d’objets ou instruments divers est interdite ».

Pour les écologistes, l’initiative ne tombe toutefois pas sous le coup du règlement, « puisque les warming stripes sont un fait un scientifique, et non une opinion », a soufflé au HuffPost une source parlementaire EELV. En riposte aux menaces de la présidente de l’Assemblée, les Verts ont d’ailleurs lancé le mot-clé #CeciNestPasUneOpinion pour contrer la lecture faite par Yaël Braun-Pivet.

Invité à répondre après ce mini-incident de séance, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu a pour sa part dénoncé la mise en scène des élus EELV. « Je comprends que pour ne pas parler du fond vous choisissiez la forme et une espèce de happening », a répliqué le ministre, en vantant une « stratégie unique au monde » en matière de baisse des émissions carbone. « L’écologie mérite mieux que des postures ou des happenings pendant les questions au gouvernement », a-t-il insisté.

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