Guerre en Ukraine : Kiev accuse Vladimir Poutine de visiter la scène de ses crimes

INTERNATIONAL - Vladimir Poutine s’est à nouveau rendu en Ukraine. Sans préciser la date de son voyage, le Kremlin a annoncé lundi 17 avril qu’il avait visité les régions de Kherson et Lougansk, respectivement dans le Sud et l’Est de l’Ukraine, pour y rencontrer les militaires déployés sur place.

Comme vous pouvez le voir sur la vidéo en tête de cet article, Vladimir Poutine s’est notamment entretenu avec des commandants militaires et a présenté ses voeux aux soldats à l’occasion de la fête de Pâque orthodoxe, qui a été célébrée dimanche 16 avril. Moscou revendique l’annexion de ces deux régions que ses forces ne contrôlent que partiellement. L’armée russe a même essuyé un revers majeur l’an dernier à Kherson, étant forcée d’abandonner la capitale régionale du même nom. Ce voyage « est une tournée spéciale de l’auteur de meurtres de masse dans les territoires occupés », a lancé sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un conseiller à la présidence ukrainienne.

Une zone particulièrement stratégique

Vladimir Poutine s’y est entretenu avec le commandant des forces aéroportées russes, le général Mikhaïl Teplinski, et d’autres hauts responsables militaires pour évoquer la situation dans les régions de Kherson et de Zaporijjia. Cette zone est régulièrement évoquée par les analystes comme le possible théâtre d’une prochaine offensive de printemps des forces ukrainiennes, qui cherchent à reprendre leur territoire conquis par les Russes.

La zone est particulièrement stratégique, car les territoires pris par Moscou dans les régions de Zaporijjia et de Kherson forment une continuité terrestre entre la Russie et la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014. La rupture de ce pont terrestre serait un revers majeur pour Moscou. Peu après l’annonce de la visite de Vladimir Poutine, Kiev a rapporté qu’un bombardement russe avait fait six blessés dans la ville de Kherson.

Préparatifs ukrainiens

« C’est important pour moi d’entendre votre opinion sur la situation, vous écouter, échanger des informations », a déclaré le président russe, selon une vidéo diffusée par le Kremlin. L’armée russe avait abandonné la ville de Kherson, chef-lieu de la région éponyme, en novembre 2022 pour se replier de l’autre côté du Dniepr, un puissant fleuve qui se dresse aujourd’hui entre les armées russe et ukrainienne.

La Russie a subi d’importants revers militaires l’année dernière, échouant notamment près de Kiev. Elle a été forcée de se retirer non seulement de la ville de Kherson, mais aussi de la région de Kharkiv (nord-est).

Des combats féroces opposent actuellement les forces russes à l’armée ukrainienne à Bakhmout (est), épicentre du conflit et théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante depuis le début de l’offensive russe. Après environ neuf mois de bataille, les deux tiers de cette cité sont aux mains des Russes.

Pour leur part, les militaires ukrainiens, qui ont reçu ces dernières semaines des chars lourds et des canons à longue portée de leurs alliés occidentaux, promettent depuis des semaines de lancer une nouvelle contre-offensive dès que la météo le permettra. L’Ukraine assure avoir formé des brigades d’assaut et stocké des munitions en prévision.

Deuxième visite en mois dans une zone occupée

Kiev n’a pas divulgué de chiffres, mais le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, en première ligne dans l’Est, a averti que Moscou devait se préparer à repousser une force ukrainienne de 200.000 à 400.000 hommes.

En mars, il avait effectué des visites surprises en Crimée (sud), péninsule annexée par la Russie en 2014, et à Marioupol (sud-est), cité portuaire ukrainienne prise par les Russes en mai 2022 après un siège dévastateur. Il s’agit de la deuxième visite en l’espace d’un mois de Vladimir Poutine en zone occupée par Moscou en Ukraine, pays où l’armée russe mène depuis plus d’un an une vaste offensive militaire.

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