À cause du sable du Sahara et de ses particules fines, la qualité de l’air se dégrade fortement en Europe

POLLUTION - Toujours cette teinte légèrement sépia dans l’air. Une quantité « exceptionnelle » de poussières du Sahara remonte sur l’Europe de l’ouest depuis ce samedi 6 avril, a rapporté ce lundi 8 l’observatoire européen Copernicus. Un phénomène désormais bien connu et dont la fréquence augmente depuis quelques années, avec des conséquences nocives sur la qualité de l’air et donc la santé des Européens.

Records de chaleur : la France n’avait jamais atteint une telle température avant un 15 avril

Car si le phénomène permet de prendre de belles photos, il n’est en effet pas conseillé pour es poumons. Car la poussière n’est pas le seul élément transporté par ces nuages, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, diffusée en avril 2022 à l’occasion d’un épisode similaire.

Cet épisode, le troisième en deux semaines, de « transport à grande échelle de poussières sahariennes à travers l’Europe » a notamment entraîné des « concentrations élevées de PM10 » (des particules de diamètre inférieur à 10 micromètres) « dans la péninsule ibérique ainsi que dans certaines régions de France et d’Allemagne », dépassant parfois la normale journalière européenne, selon le service de surveillance de la qualité de l’air de Copernicus (CAMS).

« Les valeurs maximales quotidiennes des prévisions CAMS pour les PM10 ont montré des concentrations significatives au niveau de la surface, dépassant le seuil d’exposition moyen de l’UE sur 24 heures de 50 microgrammes par mètre cube (µg/m3) dans certaines des régions touchées », indique Copernicus dans un communiqué.

Changements dans les schémas de circulation atmosphérique

Ces concentrations vont continuer à augmenter dans les prochains jours à la faveur des circulations atmosphériques qui prolongent ce transport, prévient le CAMS. Le panache de poussière a déjà traversé la majeure partie de la péninsule ibérique pour atteindre le sud-est de la France et l’Allemagne, et jusqu’à la Scandinavie.

« Ce dernier épisode de poussière saharienne est le troisième du genre au cours des deux dernières semaines et est lié aux conditions météorologiques qui ont conduit à un temps plus chaud dans toute l’Europe occidentale ces derniers jours », souligne Mark Parrington, un responsable scientifique du CAMS.

« Même s’il n’est pas rare que des panaches de poussière saharienne atteignent l’Europe, l’intensité et la fréquence de tels épisodes ont augmenté ces dernières années, ce qui pourrait être potentiellement attribué à des changements dans les schémas de circulation atmosphérique », ajoute-t-il.

Risques de crises d’asthme et d’allergies

En France dimanche, l’observatoire régional de la qualité de l’air Atmo Occitanie avait averti d’une qualité de l’air dégradée, avec cinq départements (Haute-Garonne, Gers, Ariège, Pyrénées-Orientales, Hautes-Pyrénées) au niveau 4 (mauvais), sur une échelle allant de 1 (bon) à 6 (extrêmement mauvais). Ils étaient deux dans le rouge ce lundi matin.

L’exposition à des taux importants de PM10 peut avoir différents effets sur la santé, pouvant notamment déclencher des crises d’asthme ou des allergies et aggraver certaines pathologies respiratoires ou cardiovasculaires, notamment chez les personnes fragiles (femmes enceintes, enfants, personnes âgées ou immunodéprimées).

Le Sahara est la plus grande source de poussières minérales, en libérant entre 60 et 200 millions de tonnes par an. Si les plus grosses particules retombent rapidement au sol, les plus petites peuvent être transportées sur des milliers de kilomètres et atteindre toute l’Europe.

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