À Bruxelles, un homme ouvre le feu et tue deux personnes avant de prendre la fuite

BRUXELLES - Deux personnes ont été tuées par des coups de feu ce lundi 16 octobre en début de soirée à Bruxelles, et le suspect est en fuite, a indiqué à l’AFP le parquet de la capitale belge. Le parquet fédéral, chargé du terrorisme, a été saisi de l’enquête.

Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme « se présentant comme l’assaillant et se disant inspiré par l’État islamique », a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse. « À ce stade, aucun élément n’indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne », a-t-il encore souligné.

Le niveau de la menace terroriste a été relevé à quatre, considérée comme « très grave » (niveau maximal) lundi soir dans la région de Bruxelles. Le mot d’ordre, relayé par le parquet, est « de rester chez soi aussi longtemps que la menace n’est pas éradiquée ».

Le match Belgique-Suède arrêté

Un peu avant 22 heures, le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a dénoncé « un horrible attentat » ayant ciblé des Suédois ; à Bruxelles, se déroulait en effet un match de football entre la Belgique et la Suède. Ce match a été arrêté à la mi-temps, les joueurs suédois ne souhaitant pas reprendre le jeu après la pause, selon la chaîne francophone RTBF. Mais les quelque 35.000 spectateurs du stade Roi-Baudouin n’avaient pas été autorisés à quitter l’enceinte dans l’immédiat, selon des journalistes de l’AFP sur place. L’évacuation a débuté lentement peu avant minuit.

Outre les deux victimes, qui auraient été visées à bout pourtant, un chauffeur de taxi a aussi été pris pour cible mais il est hors de danger, selon le parquet fédéral.

« Je viens d’offrir mes condoléances au Premier ministre suédois », a indiqué Alexander De Croo sur X (ex-Twitter). « En tant que proches partenaires, le combat contre le terrorisme est notre combat commun ». « Je suis actuellement avec les ministres de la justice et l’intérieur au centre de crise national. Nous suivons l’évolution de la situation et demandons aux Bruxellois d’être vigilants », a-t-il ajouté.

Le président français Emmanuel Macron a estimé ce lundi que l’Europe est « bousculée » en évoquant l’« attaque terroriste islamiste » qui a frappé Bruxelles. « Il y a quelques minutes c’est Bruxelles qui fut frappée à nouveau par une attaque terroriste islamiste qui apparemment, au moment où je vous parle, a ôté la vie à au moins deux autres Européens, deux Suédois. Notre Europe est bousculée », a dit Emmanuel Macron lors d’une visite à Tirana.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fustigé un « abject attentat ».

Renforcement des contrôles à la frontière belge

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dans la soirée un renforcement des contrôles à la frontière avec la Belgique.

Le maire de Bruxelles, Philippe Close, a assuré sur X (anciennement Twitter), qu’il s’est rendu au centre de crise.

Une porte-parole du parquet de Bruxelles jointe par l’AFP a simplement précisé qu’une enquête avait été ouverte, sans pouvoir s’exprimer sur le mobile dans l’immédiat. Le dossier, jusque-là aux mains du parquet, « est fédéralisé », a précisé le porte-parole, Eric Van Duyse.

Le parquet fédéral, en charge des dossiers de terrorisme, procédait de son côté à des vérifications sur une possible motivation terroriste.

Le tueur circule en scooter, les Suédois particulièrement visés

Selon une vidéo diffusée sur le site du journal flamand Het Laatste Nieuws, le tireur en veste fluo orange qui circulait en scooter s’est enfui après avoir fait usage d’une arme automatique, qu’il a épaulée pour tirer au moins quatre coups.

Les faits se sont produits près de la Place Sainctelette, dans les quartiers nord de la capitale belge. La police a été alertée peu après 19H00. Un périmètre de sécurité a été installé.

Dans la vidéo de revendication, « la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l’acte », a ajouté Eric Van Duyse.

La Suède, dont l’image s’était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d’alerte terroriste, estimant que la menace d’attentats « persistera pendant longtemps ».

La Belgique touchée à plusieurs reprises par des attentats

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe État islamique. Le 22 mars 2016, Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l’aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts, d’après le bilan réévalué lors du procès d’assises qui s’est tenu de décembre 2022 à septembre dernier. La Belgique a aussi été depuis 2016 le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers.

En novembre 2022, un homme armé d’un couteau avait attaqué une patrouille de deux policiers dans le quartier de la Gare du Nord à Bruxelles (commune bruxelloise de Schaerbeek), causant la mort de l’un d’eux et blessant grièvement l’autre.

Le suspect, touché par un tir de riposte d’un autre policier, avait été interpellé et hospitalisé, et une enquête ouverte par le parquet fédéral.

À voir également sur Le HuffPost :

Guerre Israël/Hamas : le Niçois Youcef Atal visé par une enquête pour « apologie du terrorisme »

Jean-Clair Todibo, coupable d’un « rire nerveux » pendant la minute de silence, présente ses excuses