À la Berlinale 2023, l’Ukraine et l’Iran sous le feu des projecteurs

BERLINALE - Après le Festival de Cannes et les Oscars, le président ukrainien a fait une apparition au festival international du film de Berlin, avec un nouveau discours vidéo. « Le cinéma (...) peut inspirer et influencer les gens qui pourront changer le monde », a déclaré Volodymyr Zelensky lors de l’ouverture de la Berlinale jeudi 16 février, qui a décidé de braquer ses projecteurs sur l’Ukraine.

« La culture et le cinéma ne peuvent pas rester en dehors de la politique, quand il s’agit d’une politique d’agression, de crimes de masse, de meurtres, de terreur (...) une politique de guerre totale comme l’est celle de la Russie », a poursuivi le président ukrainien, comme on le voit dans la vidéo en tête d’article.

Le dirigeant est au centre du documentaire événement de ce festival, « Superpower », filmé par Sean Penn en pleine invasion russe il y a près d’un an, et qui doit être présenté samedi 18 février.

« Dans ces temps, l’art ne peut pas être neutre » et si la culture « reste silencieuse, elle contribue au mal », a poursuivi celui qui fut comédien avant d’être élu président, remerciant le festival allemand qui a programmé plusieurs films ukrainiens et repeint son Ours d’Or en jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine.

L’Ukraine au cœur de la Berlinale

Rentrant d’un séjour à Kiev, Sean Penn lui-même, ému, a témoigné sur scène de l’état d’esprit des Ukrainiens qui selon lui n’a « pas changé » depuis l’invasion : « leur volonté est simplement renforcée », a ajouté l’acteur et réalisateur américain. « Il y a une extraordinaire solidarité et une unité qui devraient tous nous inspirer ».

Volodymyr Zelensky, qui a déjà appelé au soutien du monde du cinéma à l’ouverture du dernier festival de Cannes, avait été décrit plus tôt dans la journée comme « un héros de notre époque » par l’actrice américaine Anne Hathaway.

Celle-ci a présenté « She Came To Me », film hors compétition qui fait l’ouverture du festival, où elle joue aux côtés de Peter Dinklage, l’un des acteurs principaux de « Game of Thrones », et Marisa Tomei, vue notamment dans plusieurs Marvel. Anne Hathaway a remercié la Berlinale « de donner à tous l’opportunité d’amplifier le message de l’Ukraine : le désir presque universel de paix ».

Un tapis rouge très engagé

La présidente du jury, Kristen Stewart, a affirmé de son côté qu’« en réponse à un monde qui s’écroule autour de nous (...), c’est une énorme opportunité de mettre en valeur des choses magnifiques ».

Un message entendu par deux activistes du climat qui, durant les festivités d’ouverture, ont franchi les barrières de sécurité et se sont collé les mains au tapis rouge avec de la glu. Dans la lignée d’actions similaires organisées depuis des mois à travers l’Allemagne, ces militants appellent à « empêcher la course vers un enfer climatique qui fera des milliards de morts », selon un communiqué.

À 32 ans, Kristen Stewart est la plus jeune présidente de jury dans l’histoire du festival berlinois, le troisième en Europe derrière Cannes et Venise. Passée de la série « Twilight » au cinéma indépendant, chez Olivier Assayas notamment, l’actrice américaine a, à ses côtés, un jury majoritairement féminin, avec l’actrice iranienne exilée en France Golshifteh Farahani, vue à Hollywood notamment dans « Paterson », ou encore l’Espagnole Carla Simon, lauréate de l’Ours d’or 2022 avec « Nos soleils ».

L’Iran n’a pas été oublié

« C’est très symbolique d’être à Berlin, ville où le mur est tombé » dans un monde où se dresse actuellement un autre mur contre la liberté, a déclaré l’artiste iranienne, en référence à l’Ukraine mais aussi à l’Iran.

Son pays, où le réalisateur Jafar Panahi vient d’être libéré sous caution après sept mois de prison, aura aussi une place de choix dans une Berlinale qui se veut le porte-voix des artistes en résistance.

Samedi 18 février, une montée des marches exceptionnelle est prévue, en solidarité avec les Iraniens. Plusieurs films sur ce pays sont inscrits dans des sections parallèles et des séances de discussions se pencheront sur les évolutions du mouvement de contestation contre le régime qui a éclaté depuis septembre.

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