À Aulnay-sous-Bois, les images du lycée Voillaume sans chauffage ni électricité indignent

Au lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois, les conditions de travail des élèves et du corps enseignants sont devenues extrêmes avec l’arrivée des températures glaciales.
Capture d’écran Google Maps Au lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois, les conditions de travail des élèves et du corps enseignants sont devenues extrêmes avec l’arrivée des températures glaciales.

ÉDUCATION - Alors que le thermomètre affiche des températures de plus en plus glaciales dans l’Hexagone, les images parvenant du lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois font s’échauffer les esprits ce lundi 12 décembre.

Des fenêtres cassées contraintes de rester ouvertes, des bâtiments vétustes et des coupures de courant pendant les cours semblent affecter lourdement le quotidien des élèves de l’un des plus grands lycées de l’académie de Créteil, comme en témoignent plusieurs photos postées sur les réseaux sociaux ainsi qu’un reportage de RMC à l’intérieur de cet établissement scolaire accueillant quelque 2 400 élèves.

Obligés d’écrire « au flash du téléphone »

Des conditions de travail exécrables pour les élèves et leurs professeurs, qu’ils dénoncent communément dans ce reportage où l’on peut voir un thermomètre afficher 7 °C dans un gymnase, ou bien 12° ou 14 °C dans certaines salles de classe.

« On a des élèves qui font cours en manteau, et maintenant je ne leur demande plus de l’enlever. C’est épuisant », témoigne avec gravité Amarillys Siassia, professeure d’histoire-géographie dans ce lycée. « J’ai honte pour les élèves de devoir les recevoir dans des conditions pareilles », ajoute Léo Kloeckner, lui aussi professeur d’histoire-géographie.

Une élève témoigne également des conditions très particulières pour les élèves de ce lycée, contraints de suivre certains cours à l’aide de la lampe torche de leur smartphone. Après une coupure de courant, « on a fait cours dans le noir. Le cahier ? On ne le voit pas. On écrit et on essaye de mettre le flash avec le téléphone, mais ça fait déjà dix fois depuis début novembre » explique-t-elle.

« Dans quelques salles, les fenêtres sont cassées et on est obligés de les garder ouvertes », raconte une autre élève. « 8h-17h sans chauffage, c’est compliqué. »

Il faut dire que malgré des travaux de rénovations pour un montant de 47 millions d’euros, les problèmes n’ont jamais disparu. Notamment dans le bâtiment A, qui accueille un très grand nombre d’élèves. Le reportage liste alors plusieurs des problèmes récurrents sur la vétusté des lieux : fenêtres impossibles à fermer, dalles au plafond qui s’effondrent, murs à nu dans plusieurs classes, sans compter les problèmes d’isolation et de saleté que mentionnent lycéens et professeurs présents dans ce reportage.

Colère et incompréhension au-delà des murs du lycée

Malgré les nombreuses alertes auprès de la région Île-de-France, responsable des récents travaux de rénovations, cette dernière reste silencieuse pour l’instant. Des conditions déplorables jugées « indignes » par le corps enseignant, d’autant plus que ce lycée accueille un grand nombre d’élèves boursiers.

« Il y a un pourcentage énorme d’élèves boursiers, du coup, c’est encore plus honteux pour ces élèves qui devraient bénéficier d’encore plus de moyens supplémentaires et qui sont parmi ceux à qui on donne le moins au final », déplore Léo Kloeckner. « C’est vraiment très important pour nous de pouvoir alerter l’opinion, j’ai beaucoup d’incompréhension et de colère », ajoute le professeur d’histoire-géo après plusieurs semaines d’expérimentation de ces conditions extrêmes pour suivre ou donner des cours.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses réactions indignées sont venues s’ajouter à la colère des occupants de ce lycée d’Aulnay-sous-Bois. Qu’il s’agisse du syndicat lycéen FIDL, du collectif de parents Ecoles et Familles Oubliées, mais aussi de nombreux élus, dont les députés NUPES Sarah Legrain, Rodrigo Arenas et Thomas Portes.

Une situation qui est même arrivée jusqu’aux oreilles de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, interpellée sur sa responsabilité concernant « la maintenance et l’entretien » du lycée. « C’est bien la responsabilité de la région », a rappelé Prisca Thevenot, députée Renaissance des Hauts-de-Seine.

L’état du lycée Voillaume a également été dénoncé par la députée insoumise de Seine-Saint-Denis Nadège Abomangoli, qui en plus de cibler Valérie Pécresse, interpelle le maire et conseiller régional d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza dans un courrier rendu public.

Une situation des plus alarmantes au moment où l’hiver s’annonce particulièrement tendu en France sur le réseau électrique, avec la menace de pénuries d’électricité et de coupures de courant pendant les périodes les plus froides, malgré un plan et des mesures de sobriété énergétique présentés depuis quelques mois par le gouvernement.

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