« Première affaire » : un film prenant sur une jeune avocate face au réel de la défense pénale

Me Nora Aït (Noée Abita) et son client Jordan (Alexis Neises), suspecté de meurtre, dans Première affaire, de le réalisatrice Victoria Musiedlak.  - Credit:Prod
Me Nora Aït (Noée Abita) et son client Jordan (Alexis Neises), suspecté de meurtre, dans Première affaire, de le réalisatrice Victoria Musiedlak. - Credit:Prod

La justice inspire le cinéma. Après Anatomie d'une chute, de Justine Triet, Le Procès Goldman, de Cédric Kahn, et Borgo, de Stéphane Demousiter, Première affaire est aujourd'hui à l'affiche. Ce premier film de Victoria Musiedlak s'arrête aux portes de la cour d'assises pour nous conduire dans ses arrière-cuisines : les locaux crasseux d'un commissariat, les murs gris du parloir d'une prison. Jeune collaboratrice d'un cabinet d'affaires parisien, Me Nora Aït (Noée Abita) sort tout juste de boîte de nuit, avec sa copine et la promesse d'une solide gueule de bois, quand son patron, Me Édouard Saint-Brieux (François Morel, impeccable dans le rôle du vieil avocat roué à qui on ne la fait pas) l'appelle.

Elle doit filer dans le Nord toutes affaires cessantes, pour une garde à vue. « Oui, tout de suite. Non, ça ne peut pas attendre, c'est une garde à vue. Rien de compliqué là-dedans. » Nora n'a jamais fait de pénal ? Le moment est venu de s'y frotter.

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Avocate candide

La jeune avocate fonce sur l'autoroute, en tenue de soirée, à moitié zombie, pour rejoindre le commissariat d'Arras, où s'est enclenchée la mécanique judiciaire. Une jeune femme a disparu, Jordan (Alexis Neises, aussi touchant qu'inquiétant), à peine majeur, est suspecté. On lui a enlevé ses lacets, on lui dit encore « vous » alors que ses droits lui sont notifiés. Mais dès qu'il est question de son emploi du temps, l'enquêteur (Anders [...] Lire la suite