À 94 ans, une habitante de l'Allier découvre qu'elle a un demi-frère anglais de 93 ans

Alors qu'ils ignoraient l'existence l'un de l'autre il y a sept mois, un frère et une sœur se sont vus pour la première fois à Chevagnes, dans l'Allier.

Ces retrouvailles, ils ne pouvaient les imaginer il y a peu. Un frère et une sœur, qui ne se connaissaient pas sept mois plus tôt, se sont rencontrés pour la première fois à Chevagnes, dans l'Allier, rapporte La Montagne. C'était le 10 novembre dernier. 94 bougies pour l'aînée, 93 pour son demi-frère. Une belle histoire qui brasse aussi les cultures, entre la France et l'Angleterre.

Le 28 février 1928, un bébé est abandonné à la clinique Rothschild à Paris, placé à 11 jours dans une famille d'accueil à Chevagnes. Il s'agit de Marie Vincent, née Marie Morris, qui, durant la moitié de sa vie, s'est acharnée dans une course aux origines. Grâce au procès-verbal de son abandon, elle récolte plusieurs indices et apprend notamment que sa mère, Bessie, est anglaise.

Bien des années plus tard, cette orpheline de naissance a enfin pu renouer avec son histoire, à l'âge de 94 ans. Son demi-frère David Garrett, 93 ans, lui a rendu visite du 8 au 11 novembre dans l'Allier, accompagné de ses enfants.

"Ces retrouvailles, c’est un mélange d’attente et de joie mêlées. Je n’y croyais pas du tout, mais je n’ai rien lâché tout de même. Il n'y avait rien à faire, je devais aller jusqu’au bout, même si on n’avait rien trouvé", a confié Marie au journal local.

"Tout au long de ma vie, j’ai toujours senti que ma mère était auprès de moi. Et c’est désespérément que je vous ai cherchés depuis 1973. Je n’ai pas baissé les bras, car je voulais savoir d’où je venais et qui j’étais. C’est le plus beau jour de ma vie", a affirmé la nonagénaire.

Surprise en Angleterre

Une émotion largement partagée par David. "Je suis ému ! Marie attendait ce moment depuis des années. Et moi, je n’en avais aucune idée. Je ne l’ai pas cru au début. Maintenant, je suis là, c’est bien réel !", a confié l'Anglais. Au total, le mélange de leurs deux familles rassemble une soixantaine de membres.

Outre-Manche, on n'imaginait pas l'existence de Marie. Debbie, l'une des filles de David, a reçu il y a quelques mois une lettre puis un appel de l'association Droit à leur origine - les Pupilles de l’État.

"J’étais sceptique au départ, car c’est tellement inhabituel d’être contacté pour ce genre de nouvelles. Mais très rapidement, j’ai eu la conviction qu’il ne s’agissait pas de 'fake news', au vu de la quantité d’informations collectées", a témoigné Debbie.

Après avoir annoncé la nouvelle à son père, l'aînée se dit que le temps presse. Elle organise illico un voyage en France, mais ne prévient David qu'au dernier moment, craignant que sa fatigue ne prenne le dessus sur l'envie de retrouver sa sœur.

Quid, maintenant, de l'identité du père de Marie ? "C’est parti dans la tombe avec elle, souffle Debbie à propos de sa grand-mère. C’est triste, mais il est trop tard pour ça. Mais ce n’est pas trop tard pour nous, de découvrir tante Marie et toute cette famille."

Article original publié sur BFMTV.com

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