Élections européennes: Glucksmann veut "ressusciter la gauche de Delors et Badinter"

Les élections européennes rendront leur verdict dans un mois et demi, mais Rapahël Glucksmann entend déjà profiter des bons sondages pour mettre en avant une recomposition du paysage politique. Troisième homme du scrutin dans les intentions de vote, et surtout premier à gauche, la tête de liste PS-Place publique juge sur LCP ce lundi 22 avril que son camp "est en train de faire renaître le clivage gauche-droite".

Celui-ci est mal en point depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017, caractérisée par un affaiblissement des partis traditionnels (PS, LR). La transformation de l'espace politique est devenue d'autant plus nette en 2022, les élections présidentielle et législatives entraînant une tripartition du spectre politique autour de trois pôles: la majorité, le RN et LFI.

"Ce qui s'est passé en France n'était peut-être qu'une parenthèse"

Pour autant, le clivage gauche-droite "n'a jamais disparu à l'échelle européenne", note Raphaël Glucksmann, en référence au groupe majoritaire, la droite du PPE, et à la principale opposition, dont il fait partie, le groupe socialiste (S&D), situé au centre-gauche. Le groupe du camp présidentiel, Renew, représente la "troisième" force.

Un motif d'espoir pour l'essayiste. "En fait, ce qui s'est passé en France n'était peut-être qu'une parenthèse", veut-il croire sur LCP. "Ce que nous faisons, nous, c'est de ressusciter la gauche de Jacques Delors et de Robert Badinter", martèle le leader de Place publique, évoquant une "gauche fermement pro-européenne".

Pour l'instant, ce retour d'un clivage gauche-droite n'a rien d'évident. Certes Raphaël Glucksmann devance tous ses collègues de gauche. Il récolte ainsi 12% des voix, devant l'écologiste Marie Toussaint (8,5%) et l'insoumise Manon Aubry (7,5%), selon le sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche du 6 avril.

Pour autant, Raphaël Glucksmann reste devancé par la candidate de la majorité, Valérie Hayer (16,5%) et le croisement des courbes n'a pas eu lieu jusqu'ici, même si les dynamiques semblent contraires. Surtout, l'extrême droite, représentée par Jordan Bardella (RN) est très haute dans les sondages (30%).

Par ailleurs, si les élections européennes pourraient relancer des débats de positionnements à gauche - en fonction de leurs résultats - cela n'aura pas forcément une incidence directe en 2027. La France insoumise de Jean-luc Mélenchon, pourtant peu en réussite lors des européennes de 2019, avait largement devancé le reste de gauche. trois ans plus tard lors de la présidentielle.

Article original publié sur BFMTV.com