En Écosse, le Premier ministre Humza Yousaf démissionne après la fin de la coalition avec les Verts

Le Premier ministre écossais Humza Yousaf a devancé un double vote de confiance au Parlement local d’Édimbourg en annonçant dès ce lundi sa démission.
ANDREW MILLIGAN / AFP Le Premier ministre écossais Humza Yousaf a devancé un double vote de confiance au Parlement local d’Édimbourg en annonçant dès ce lundi sa démission.

ÉCOSSE - Dépasser les divisions politiques actuelles « ne peut être fait que par quelqu’un d’autre à la barre ». En Écosse, le Premier ministre indépendantiste Humza Yousaf qui était menacé par un double vote de défiance au Parlement a devancé la décision des parlementaires écossais en annonçant sa démission ce lundi 29 avril.

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Une décision qui intervient après la fin de la coalition gouvernementale entre son parti, le Scottish National Party (SNP), et les écologistes. La fin de cette entente avec les écologistes écossais était intervenue jeudi dernier, sur fond de désaccord sur la politique environnementale à mener. Pourtant, c’est la formation de cette alliance verte qui avait permis au SNP d’obtenir la gouvernance en 2021.

Affaibli par ce divorce politique, le premier dirigeant musulman à diriger un grand parti britannique avait dû faire face à une motion de défiance déposée par les oppositions conservatrice et travailliste. Où les écologistes avaient d’ores et déjà prévu de voter contre le Premier ministre. De quoi provoquer la chute du dirigeant de 39 ans, qui a admis sans détour son échec avant même le vote, prévu cette semaine au Parlement.

« Je ne peux pas vous dire quel honneur c’est d’être le premier ministre du pays que j’aime, le pays dans lequel j’élève ma famille et le seul pays que je considérerai un jour comme mon chez-moi », a-t-il lâché avec émotion lors de sa prise de parole.

« Malheureusement, en mettant fin à l’accord de Bute House, j’ai clairement sous-estimé le niveau de souffrance et de bouleversement causé par mes collègues verts », a ensuite reconnu le dirigeant écossais. Il était d’ailleurs « absolument impossible » pour lui de remporter un vote de confiance, a-t-il estimé après un week-end de réflexion sur la décision à prendre.

28 jours plus tard

Il s’agit indéniablement d’un nouveau coup dur pour le parti indépendantiste, dont Humza Yousaf avait pris la tête après la démission surprise de sa prédécesseure Nicola Sturgeon. Désormais, le SNP est en minorité et doit se forger de nouvelles alliances rapidement, même s’il reste à ce stade majoritaire avec 63 sièges sur les 129 que compte le Parlement local d’Édimbourg.

Et c’est sans compter le fait qu’au niveau national, le parti ne compte que 43 députés au Parlement à Londres. Il est ainsi menacé par le retour en force du parti travailliste écossais, qui pourrait profiter de ce moment de faiblesse lors des élections législatives prévues cette année. À cela s’ajoute un scandale qui plombe encore un peu plus le SNP. La faute à une enquête ouverte pour détournement de fonds pour laquelle a été inculpé l’ancien directeur général du parti.

Concernant le poste du Premier ministre, Humza Yousaf a déclaré ce lundi qu’il conserverait ses fonctions jusqu’à la désignation de son successeur, appelant à une course pour trouver rapidement son remplaçant. Le Parlement écossais dispose pour cela de 28 jours pour choisir son prochain chef du gouvernement.

Les derniers mots du désormais futur ex-Premier ministre écossais ont été adressés à sa famille, non sans une pointe d’ironie : « J’ai peur que vous me voyiez beaucoup plus à partir de maintenant »…

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