À gauche, si le rassemblement n'est pas possible, c'est à cause "de Mélenchon" explique Olivier Faure

Invité de Questions politiques sur France Inter ce dimanche 14 avril, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s'en est pris à La France insoumise, et particulièrement à Jean-Luc Mélenchon, qu'il accuse de diviser la gauche.

Tandis que le candidat socialiste aux Européennes, Raphaël Glucksmann, tourne autour des 12% des intentions de vote, Olivier Faure, qui a été un acteur majeur du rassemblement de la gauche après les législatives de 2022, appelle à nouveau à l'union.

"Nous sommes face à une vague d’extrême droite sans précédent", regrette-t-il alors que le Rassemblement national est donné largement en tête des sondages, autour de 30 % des intentions de vote.

"Je ne vais pas me réjouir quand je vois un score total de la gauche autour de 30 %. Je tends la main à tout le monde, à tous ceux qui veulent une offre positive pour battre Renaissance et l’extrême droite. Nous avons-là une responsabilité", a-t-il déclaré dans une volonté d'ouverture.

"C'est ça le rassemblement?"

Face à la nécessité de se rassembler, Olivier Faure accuse la France insoumise de créer le chaos à gauche.

"L’essentiel des attaques des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon en tête, s’adresse à Raphaël Glucksmann: c’est ça, le rassemblement? C’est ça, la volonté de mettre toute la gauche d’un même pas? Et il faudrait que la France insoumise soit devant pour rassembler?" s'agace-t-il au micro de France inter.

"La réalité, c’est que ce n’est pas moi qui ai dit que l’élection présidentielle commence avec les Européennes, c’est lui [Jean-Luc-Mélenchon, NDLR]. Dans ce cas, il faudra qu’il se conforme à ses résultats", tacle-t-il au passage.

"Pourquoi la Nupes s'est interrompue?"

Le premier secrétaire du PS est ensuite revenu sur la dissolution de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Cette coalition des partis politiques de gauche s'était créée à la suite des législatives de 2022, afin de devenir la première force d'opposition d'Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale.

Après un an, cette alliance s'est effritée au moment des sénatoriales à la suite de la création d'une liste commune entre le PS, EELV et le PCF, sans les Insoumis. Elle a fini par s'effondrer après l'attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre, LFI ayant une position qui a convaincu les socialistes de rompre l'union.

"Pourquoi la Nupes s’est interrompue?", interroge alors Olivier Faure, toujours sur France inter. "Tout simplement parce qu’il y a eu des alertes répétées: l’argumentaire au moment de l’affaire Quatennens, puis pendant le débat sur les retraites, puis avec les violences urbaines, et ensuite avec l’absence de condamnation du Hamas le 7 octobre", a-t-il développé.

"Quand on veut mener une coalition, on respecte tout le monde", a également affirmé Olivier Faure.

Noyau radical contre volonté d'union?

L'élu de Seine-et-Marne s'en prend alors à Mélenchon qu'il accuse de ménager son électorat "radical" aux dépens de l'union des gauches.

"La réalité c’est qu’au Parlement, ça fonctionnait plutôt bien: mais à chaque fois que Jean-Luc Mélenchon est intervenu dans le débat, il y a eu des difficultés. Parce que nous ne pouvions pas suivre des positions qui n’étaient pas de chercher des positions communes, mais de radicaliser la gauche sur un noyau dur qui est le sien", a argumenté Olivier Faure.

Au même moment sur France 3, l'ex-président de la République socialiste, François Hollande a appelé à "très vite reconstituer une grande famille politique" sociale-démocrate "au lendemain des européennes", "qui doit être la plus grande à gauche et qui doit réunir toute la gauche".

Si les prédictions des sondages persistent et que la liste PS aux Européennes arrive en tête à gauche au scrutin du 9 juin, "ça crée des responsabilités pour tous ceux qui ont soutenu cette liste et qui veulent demain arriver en 2027 à fournir une alternative", a estimé l'ancien chef d'État dans l'émission "Dimanche en politique". Il finit par enfoncer le clou: "la ligne de LFI et de Jean-Luc Mélenchon ne peut pas gagner" en 2024, assure-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com