À Amiens, la maire Brigitte Fouré prend un arrêté pour interdire la mendicité en centre-ville

La maire d’Amiens Brigitte Fouré, ici en 2014, a pris un arrêté pour interdire la mendicité dans le centre-ville.
FRANCOIS LO PRESTI / AFP La maire d’Amiens Brigitte Fouré, ici en 2014, a pris un arrêté pour interdire la mendicité dans le centre-ville.

FRANCE - « Réglementer la mendicité ». La maire UDI d’Amiens, Brigitte Fouré, a signé ce jeudi 25 avril un arrêté anti-mendicité dans le centre-ville. Il s’agit d’une mesure expérimentale qui proscrit la mendicité dans un secteur précis du 1er mai prochain jusqu’au 31 août, du mardi au samedi, de 8h à 20h.

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« Soit » les personnes sans domicile « restent sur place et se comportent correctement, soit [elles] doivent aller voir ailleurs », a justifié Brigitte Fouré sur France Bleu Picardie. L’arrêté municipal qui interdit de mendier dans les rues du centre-ville est justifié par les plaintes de commerçants qui font état de troubles aux abords de leurs boutiques.

« Ça permettra à la police municipale d’intervenir et de demander aux personnes de ne pas se comporter de manière agressive sur les rues en question, donc sur l’espace piéton », a détaillé Brigitte Fouré. Les agents de policiers, dont les patrouilles seront renforcées, pourront ainsi verbaliser les personnes sans domicile fixe.

« Une catastrophe »

C’est « une catastrophe » avait réagi en mars dernier au micro de France Bleu Picardie, Fabrice Catoire, fondateur de l’association Maraudes citoyennes amiénoises. « Pour les gens de la rue, la mendicité, la rue, c’est le moyen de survivre », avait-il ajouté. Interrogé par le journal local Courrier picard, le 29 mars dernier, il évoquait aussi une mesure « pas acceptable ».

La décision était en effet dénoncée depuis plusieurs mois par des associations. Près de 150 personnes avaient manifesté début avril devant l’hôtel de ville d’Amiens. Mais la maire assume sa décision. « Parfois, on a des personnes sans domicile qui peuvent être agressives et qui peuvent produire l’effet de chasser les clients des commerces », détaillait-elle le 25 mars sur France Bleu Picardie.

Ces dernières années, des arrêtés similaires pris par de plus en plus de villes ont été pour la plupart retoqués par le Conseil d’État, comme à Bayonne en 2020 ou encore à Saint-Etienne en 2021.

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