Tour de France: Christopher Froome devra se faire violence

par Gilles le Roc'h PARIS (Reuters) - Le parcours du 101e Tour de France présenté mercredi offre un enchaînement de difficultés respectant la philosophie d'une épreuve se voulant indécise jusqu'au bout et, pour être à nouveau sacré sur les Champs-Elysées, Christopher Froome va devoir batailler. "Nous tentons de faire en sorte qu'il n'y ait pas trois étapes consécutives où il puisse ne rien se passer", a dit Christian Prudhomme, le patron de la plus grande course cycliste du monde. "Mais nous restons humbles, les coureurs décideront eux-mêmes du déroulement de l'épreuve." Parti d'une page blanche tenant compte d'un accord signé en 2012 avec les responsables du comté du Yorkshire pour l'organisation du Grand Départ, le Tour de France 2014 s'est construit en examinant 250 candidatures des villes pour obtenir une étape. Le tracé respecte un équilibre habituel servant autant que possible tous les types de coureurs et, parce que Christian Prudhomme se veut novateur, il a déniché quelques nouveaux sites susceptibles de modifier le scénario. Le succès populaire du Tour est garanti d'emblée puisque les Britanniques ne démentiront certainement pas l'engouement démontré à chaque fois qu'il a franchi la Manche, en 1974, 1994 et 2007. De Leeds d'où les coureurs s'élanceront le 5 juillet, le Tour proposera une deuxième étape vallonnée et casse-pattes vers Sheffield puis une étape, avant de retrouver la France, de Cambridge à Londres où Mark Cavendish aura à coeur de s'imposer, le long des grilles de Buckingham Palace. Un sprint sera encore attendu à Lille avant que les coureurs ne tremblent une première fois sur les pavés du Nord, l'étape étant jugée à Arenberg-Porte du Hainaut comme en 2010, jour de victoire pour Thor Hushovd. HOMMAGE Quinze kilomètres de route que le tenant du titre, Christopher Froome, juge infâme par avance et qui peuvent, en effet, ruiner les espoirs d'un favori. A Ypres, en Belgique, au départ de cette cinquième étape, ASO aura débuté l'hommage rendu aux combattants de la Première Guerre mondiale à l'occasion de son centenaire. Le lendemain, les coureurs fouleront le "Chemin des dames" sur la route de Reims, puis passeront près de l'ossuaire de Douaumont sur celle de Nancy. En cette fin de première semaine, les coureurs de plaine auront été servis avant que les puncheurs et grimpeurs ne prennent la suite dans les Vosges, pendant trois jours, ravis de compter cinq arrivées en altitude d'ici Paris, celle de Gérardmer au sommet de la côte de la Mauselaine n'étant pas décomptée. "La dixième étape, de Mulhouse à La Planches des Belles Filles (où Froome avait obtenu sa première victoire d'étape en 2012-NDLR) est une véritable étape de montagne", se félicite Christian Prudhomme. "Et si les Alpes peuvent vous paraître allégées, y seront proposées deux nouvelles arrivées en altitude, à Chamrousse puis Risoul en passant par le col d'Izoard." Très vite, le peloton fera route vers les Pyrénées dont le menu est corsé avec huit ascensions difficiles en trois jours, pour finir l'escalade vers Hautacam dont l'histoire avec le Tour est tourmentée par l'avènement insensé de Bjarne Riis en 1996 et la victoire de l'Italien Leonardo Piepoli, ensuite déclassé pour dopage. A cette date du 24 juillet, l'identité du vainqueur du Tour pourrait être connue même s'il faudra attendre le déroulement de l'unique contre-la-montre individuel tracé de Bergerac à Périgueux (54 km), la veille de l'arrivée à Paris, pour en connaître le verdict. A Paris, retrouvant pour cette dernière étape ses horaires habituels après la nocturne de la dernière édition, on saura si Christopher Froome est le premier, depuis Miguel Indurain en 1995, à conserver sa couronne. Edité par Chrystel Boulet-Euchin