Refuser les sacrifices… et ça se passe bien

«Ce chantage à l’emploi était inacceptable.» Eric Bailly, secrétaire CGT du comité d’entreprise de la Fonderie du Poitou, à Ingrandes (Vienne), revient avec véhémence sur l’accord proposé en 2011 par le propriétaire de l’époque, le groupe Montupet. «Si on vous demande de redonner trois mois de salaire à votre patron, vous accepteriez, vous ?» La direction, en effet, n’y était pas allée de main morte. Et proposait rien de moins, aux 453 salariés, qu’une baisse des rémunérations de près de… 25%. «Sinon, c’était le plan social», rappelle Bailly. Huit semaines de grève ont suivi, propulsant la fonderie au cœur de la campagne présidentielle. Montupet mit l’usine en dépôt de bilan, avant qu’elle ne soit reprise, fin avril, par l’équipementier automobile Saint Jean Industries, encouragé par un engagement de commandes de Renault jusqu’à fin 2015, et assorti d’un plan de 53 départs volontaires. «On s’est demandé si le plan de Montupet ne cachait pas une fermeture programmée, pour supprimer une fonderie de trop en France», s’interroge Bailly. Presque un an après, la situation semble apaisée chez ce fabricant de culasses en aluminium, Renault continuant à jouer le jeu.

Chez Continental AF, le «deal» était du même ordre. Pour résoudre un problème de compétitivité, raconte Sami Hamida, délégué syndical CFDT, la direction propose, en mai 2010, une réduction salariale de 8 % aux 2 500 salariés des sites de Midi-Pyrénées, en échange de la pérennisation de l’emploi jusqu’en 2015. Même topo en Allemagne. «Nous avons beaucoup planché sur l’aspect économique, or nos sites étaient bénéficiaires !» explique la CFDT. La fermeture brutale, un an avant, de l’usine Continental de Clairoix (Oise) est aussi dans les esprits. «Si une entreprise va mal, ce n’est pas un problème de coût du travail, et ce genre d’accord ne peut que prolonger son agonie.» Selon Sami Hamida, les grandes entreprises s’en servent surtout pour mettre des sites en concurrence. Depuis 2011, aucun accord de ce type n’a (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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