Présidentielle 2012 - sondage exclusif : Hollande marque le pas, Sarkozy se rapproche

LH2 en partenariat avec Yahoo! a réalisé une nouvelle mesure des intentions de vote des Français dans la perspective de l’élection présidentielle. Est également testée dans cette enquête la proposition de l’UMP de rétablir l’uniforme à l’école.

Ces nouvelles intentions de vote s’inscrivent dans une actualité politique dense sur fond de crise des dettes souveraines ayant abouti au plan de sauvetage de la Grèce et à l’annonce de nouvelles mesures de rigueur. Les derniers jours ont aussi vu émerger les premières difficultés du côté de la gauche, autour notamment de l’accord électoral PS- EELV.

« Si le premier tour de l’élection présidentielle avait lieu dimanche prochain », 30% des Français voteraient pour François Hollande, soit 9 points de moins que le mois dernier.
Avec cette baisse marquée, le leader socialiste retrouve les intentions de vote plus mesurées observées avant l’épisode des primaires : l’euphorie qui s’en est suivie semble bel et bien avoir marqué le pas dans l’opinion. Il est toutefois à noter qu’un mois s’est écoulé depuis notre précédente mesure qui avait été réalisée au lendemain des primaires socialistes, amplifiant sans doute le « phénomène » autour de la candidature de François Hollande. Il est vraisemblable que cette baisse de 9 points ait en réalité été progressive sur les dernières semaines.






Il est vrai que le mois de novembre ne s’est pas déroulé sous les meilleurs auspices pour François Hollande. Dans une période de transition déjà délicate avant la véritable entrée en campagne, il semble avoir pâti de son retrait médiatique puis des attaques de la droite comme de la gauche.  Il sort également affaibli de la cacophonie des derniers jours autour de l’accord électoral signé avec les écologistes.
Son érosion chez les Français est surtout le fait des professions intermédiaires (29%, -20), des salariés du public (40%, -10), des 65 ans et plus (20%, -18) et des 25-34 ans (32%, -15) ainsi que des femmes (27%, -13).
Il reste à voir si François Hollande parviendra à repartir sur des meilleures bases dans les prochaines semaines avec l’appui de son équipe de campagne fraîchement nommée et ses prochaines interventions.

L’imbroglio lié à l’accord PS-EELV semble en revanche avoir peu nui à la candidature d’Eva Joly (6%, +1), ni les rumeurs concernant son éventuel retrait de la course présidentielle. Pour autant, elle peine toujours à convaincre les Français.

Jean-Pierre Chevènement, dernier à s’être déclaré, ne semble pas, à ce stade, faire ombrage à François Hollande : récoltant 1.5% des intentions de voix, il ne constitue pas aujourd’hui une menace forte d’éparpillement des voix de gauche à l’image d’un 21 avril bis.

De son côté, Nicolas Sarkozy atteint ce mois-ci 29% d’intentions de vote au premier tour (+ 5), un niveau inégalé depuis le lancement de notre dispositif électoral en mai. L’actuel locataire de l’Elysée bénéficie d’un regain d’intérêt et de confiance de la part des Français suite à sa mobilisation et son leadership affirmés lors de la gestion de la crise grecque. Il progresse ainsi à un niveau équivalent à celui de François Hollande (30%).

Cette progression dans l’opinion demeure néanmoins encore insuffisante pour apparaître déterminante pour le second tour : même si l’écart se ressert, le Président de la République serait toujours dominé par François Hollande, avec 42% des voix (+2), soit 16 points de moins que son rival.
 
Le Front National demeure toujours la 3e force politique du pays, Marine Le Pen récoltant 15% des intentions de vote, soit 1 point de plus par rapport au mois dernier.


Thème de campagne :

La proposition de l’UMP de rétablir l’uniforme à l’école partage les Français


L’UMP, dans le cadre de ses réflexions liées à l’élaboration du projet présidentiel, propose le retour à un « vêtement commun » pour les établissements qui seraient volontaires.

Le rétablissement de l’uniforme à l’école est reçu de manière contrastée par l’opinion. 50% des Français s’y déclarent favorables (mais seulement 13% « tout à fait favorables »). 44% s’y déclarent opposés (dont 19% « tout à fait opposés ») et 6% ne se prononcent pas.



Cette proposition, censée « gommer les inégalités sociales » et renforcer « un esprit d’appartenance », séduit davantage les catégories les plus modestes (58% des ouvriers) et les personnes les moins diplômées (54% des diplômés de niveau inférieur au bac). Les personnes les plus âgées s’avèrent également plus réceptives.

Cette mesure s’avère surtout clivée politiquement : loin de convaincre les partisans de gauche (41%), elle présente en revanche un potentiel plus marqué du côté des sympathisants de la droite avec 60% qui l’approuvent et même 64% chez les sympathisants UMP.

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Note : sondage réalisé les 18 et 19 novembre 2011 par téléphone sur un échantillon de 958 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.