Un état de guerre civile en Turquie

Un couple s’enfuit pour échapper au gaz lancé par la police lors d’une manifestation dans le centre d’Istanbul, 20 juillet.

Concentration des pouvoirs, personnalisation du régime : l’aspiration à la démocratie du pays est combattue par l’actuel président, Recep Tayyip Erdogan. Homme fort du pays, il cherche à démonter l’opposition, notamment les Kurdes, pour remporter les élections générales du 1er novembre. Une politique dangereuse dans cette région minée par les guerres et l’instabilité politique.

A l’heure où l’Europe fait face à une crise sans précédent de réfugiés du Moyen-Orient, la situation en Turquie ne cesse d’inquiéter. Si cette crise résulte directement de la désintégration des Etats et de la généralisation des politiques de terreur, alors la Turquie, avec ses institutions d’Etat, sa population multiethnique et ses traditions civiles, est en situation de constituer un pôle de stabilité et un rempart contre l’implosion de toute la région. Autant des formes extrêmes de tyrannies se sont imposées en Irak, en Syrie, au Yémen, incarnées par l’Etat islamique ou le régime de Damas, autant la Turquie a démontré, ces dix dernières années, l’aspiration de larges secteurs de sa population à la paix, à la justice et à la démocratie. La rébellion pacifique du printemps 2013 à Istanbul (mouvement de Gezi), ou bien le scrutin législatif du 7 juin signant le succès d’un parti d’origine kurde (HDP) devenu l’expression d’une forte minorité de démocrates turcs, en est la preuve.

C’est pourtant tout le contraire qui se réalise maintenant. L’évolution démocratique est combattue par l’homme fort du pays, l’actuel président turc, Recep Tayyip Erdogan. Déjà contesté par le mouvement de Gezi, auquel il a mis fin par une répression d’une extrême violence, il a enregistré un revers électoral aux dernières élections : son Parti de la justice et du développement (AKP) n’est pas parvenu à remporter une majorité suffisante de sièges, seule capable de lui permettre de gouverner sans contrepoids juridiques ou politiques, encore moins de modifier la Constitution pour instaurer un régime présidentiel (...)

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