Zoonomia Project : décoder l'humain, son évolution et ses maladies à partir du génome de 240 mammifères

Pour mieux connaître l'humain et ses pathologies, comparer son ADN à celui des autres mammifères est peut-être la clé. Pour cela, les chercheurs identifient les séquences les plus conservées au cours de l'évolution comme celles dont la fonction est essentielle.

Quel est le point commun entre l'humain et 239 autres espèces de mammifères, de la girafe aux chauves-souris ? Des fragments d'ADN, répondent des chercheurs de l'important projet Zoonomia, auquel la revue Science consacre 11 publications. Démarré cinq ans auparavant, ce projet international a méthodiquement aligné et comparé les génomes de 240 espèces de mammifères. Les séquences identifiées, communes entre espèces, peuvent être longues ou réduites à seulement une ou deux paires de bases (les briques qui constituent l'ADN), en faisant un révélateur éminemment puissant de l'évolution humaine et des défauts génétiques qui peuvent aujourd'hui nous rendre malades.

Les séquences ADN les plus conservées dans l'évolution sont essentielles

"Si après des millions d'années d'évolution des mammifères, les 240 génomes s'alignent sans aucune mutation sur une séquence, c'est qu'elle est importante", résume le chercheur en génomique computationnelle Steven Gazal, co-auteur d'un des articles dans Science. Ces séquences ADN si importantes qu'elles sont conservées entre les espèces depuis leur ancêtre commun, les chercheurs disent qu'elles sont "fonctionnellement contraintes". Plus les espèces partageant la séquence sont éloignées, plus elle est contrainte, et donc plus sa fonction est considérée comme essentielle.

"C'est un outil puissant car extrêmement précis, qui permet de savoir pour chaque paire de base si elle est conservée ou pas avec tous les autres mammifères", pointe Steven Gazal. Des données précieuses lorsqu'on sait que sur plus de trois milliards de paires de bases, seul 1% de l'ADN humain est "codant", c'est-à-dire qu'il peut être lié directement à la production d'une protéine et donc à une fonction. Le reste, c'est parfois des portions inutiles, mais aussi des séquences qui servent à réguler les 1% codantes en conditionnant leur activation ou leur inhibition. Ces séquences régulatrices peuvent être aussi essentielles que celles qu'elles régulent, et donc tout aussi f[...]

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