« Zones bleues » : quels sont ces endroits du monde où l’on vit plus longtemps, et en meilleure santé ?

L’île d’Ikaria en Grèce fait partie des « zones bleues », ces endroits où l’on vit plus longtemps.
L’île d’Ikaria en Grèce fait partie des « zones bleues », ces endroits où l’on vit plus longtemps.

SANTÉ - Imaginez un endroit où l’on vivrait longtemps, en bonne santé, sans avoir spécialement besoin de faire attention à sa ligne ou de faire du sport. Une utopie ? Pas si sûr. Il existe dans le monde des lieux où la longévité des habitants est bien supérieure à la moyenne : les « zones bleues ».

Un documentaire en plusieurs épisodes à leur sujet est disponible sur Netflix depuis le mercredi 30 août 2023. Réalisé par Dan Buettner, un journaliste américain qui a popularisé ces zones, ce programme promet de percer les secrets de ces lieux, selon un article d’Insider. Car de nombreux mythes circulent à leur sujet.

Un grand nombre de centenaires

Au moins 4 endroits dans le monde sont considérés comme des zones bleues : une région montagneuse de Sardaigne, l’île grecque d’Ikaria, l’île japonaise d’Okinawa et la péninsule de Nicoya, au Costa Rica. L’intégration d’une cinquième zone, Loma Linda, une municipalité en Californie, est sujette à débat. Mais une semaine de vacances dans l’un de ces lieux ne vous permettra pas de vivre plus longtemps. Les bénéfices concernent uniquement les personnes qui y habitent depuis un certain temps.

Ces zones comptent un grand nombre de centenaires. « Le village sarde de Villagrande a compté près de 60 centenaires pour 3 000 habitants au cours des 30 dernières années, alors que pour le même village dans ma région, en Belgique, il y aurait tout au plus un centenaire », raconte dans un article de L’actualité Michel Poulain, un professeur émérite à l’Université catholique de Louvain, qui a découvert la première « zone bleue » en Sardaigne.

Mais les dynamiques sont différentes en fonction des lieux. Si la longévité exceptionnelle observée en Sardaigne semble se maintenir, ce n’est pas le cas sur l’île d’Icarie, en Grèce, ou à Nicoya, au Costa Rica. En cause ? Peut-être l’arrivée de la restauration rapide et de la nourriture ultratransformée, toujours selon L’actualité. Car la longévité des habitants des zones bleues s’expliquerait en partie par leur alimentation, et plus largement par leur mode de vie très sain.

Sport, alimentation et lien social

Dans son livre enquête Blue zones : Où vit-on mieux et plus longtemps ?, Dan Buettner explique que « la longévité s’explique à 10 % par les gènes et à 90 % par le mode de vie ». Mais comme il le souligne pour Insider, ces populations ne recherchent pas la longévité. Elle découle tout simplement de leur mode de vie.

La nourriture consommée par les habitants de ces zones est en grande partie locale, du fait de leur isolement. Elle est aussi très saine. Il existe également un très fort lien social entre ces populations, qui passent beaucoup de temps en famille, dans un cadre traditionnel.

Les tâches que les habitants des « zones bleues » exercent durant la journée sont l’occasion de faire un peu de sport, d’autant plus qu’ils se déplacent pour la plupart à pied. À cela s’ajoute « l’environnement, la culture, les filets sociaux, le passé historique, la qualité de l’air et de l’eau » selon L’Actualité.

« C’est le produit d’un environnement adéquat, qui les incite à bouger toutes les 20 minutes environ, à adopter un régime alimentaire essentiellement à base d’aliments complets et de plantes, et à socialiser davantage » ajoute Dan Guettner, toujours pour Insider.

Pas encore de concensus scientifique

Mais certaines informations concernant les zones bleues sont à prendre avec des pincettes. Une étude menée par Saul Justin Newman, publiée en 2020, a par exemple mis en lumière de nombreuses fraudes de la part de personnes âgées qui mentiraient sur leur âge.

Dans des pays comme la France, l’Italie ou le Japon, les personnes les plus âgées sont étonnamment concentrées dans les zones les plus pauvres. Les dates de naissance des centenaires sont concentrées sur le premier du mois et les jours divisibles par cinq. Ces éléments « indiquent une fraude et une erreur généralisées », selon l’étude.

D’autre part, au Japon, le ministère de la justice a annoncé en 2020 que l’existence de 234 354 centenaires répertoriés comme « vivants » dans les registres familiaux ne pouvait être confirmée, selon The Japan Times. S’ils sont vivants, 77 118 d’entre eux auraient 120 ans ou plus et 884 auraient au moins 150 ans…

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