Zone interdite - "Ce type est libre ?", "Il est fou", "Là ça devient trash" : Nicolas Pilarz, "gourou" du mouvement pranique en France, incite ses adeptes à ne se nourrir que de lumière et de liquide et choque les internautes

Ce dimanche 10 mars, dans une nouvelle enquête diffusée sur M6, Ophélie Meunier et les équipes de "Zone interdite" se sont intéressées aux dérives sectaires en France. Le phénomène, qui connaît un essor particulier depuis la pandémie de covid-19, touche tous les milieux sociaux et les gourous et charlatans ont un terrain de jeux favori : internet et les réseaux sociaux. Nicolas Pilartz, qui se présente comme un représentant du mouvement pranique en France, prône un jeûne total qui consiste notamment à se nourrir uniquement de lumière et de liquide et à ne pas dépasser une consommation de 10 calories par jour. Le reportage a choqué les internautes.

Ce dimanche 10 mars, les équipes de
Ce dimanche 10 mars, les équipes de "Zone interdite" se sont intéressées aux dérives sectaires en France. Dans le reportage, on voit notamment Nicolas Pilatrz, représentant du mouvement pranique dans l'Hexagone. (Capture d'écran M6)

Un phénomène inquiétant. Ce dimanche soir, Ophélie Meunier et la rédaction de "Zone interdite" se sont penchées sur les dérives sectaires en France, un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur, à l'occasion d'une enquête de deux ans signée Gaëlle Schwaller, Maud Mallet et Constance Vergara. En à peine cinq ans, les signalements de dérives sectaires à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) ont augmenté de plus de 85 % dans l'Hexagone. Avec la pandémie de covid-19 et un usage toujours plus accru du numérique et des réseaux sociaux, les autorités ont vu émerger une toute nouvelle génération de mouvements sectaires qui fait toujours plus d'adeptes, dans tous les milieux sociaux. De fait, à côté des "grosses" sectes déjà répertoriées, on assiste désormais à l'émergence d'une multitude de groupuscules qui usent de tous les moyens possibles pour recruter sur le web et sur les réseaux sociaux. Entre chamanisme, éveil sexuel et spirituel ou jeûne extrême pouvant parfois amener à la mort, la plupart de ces mouvements ont un point commun : ils édictent leurs propres lois, leurs propres règles et se nourrissent de l'argent de leurs fidèles. Ce soir, les équipes de "Zone interdite" ont proposé aux téléspectateurs une immersion au coeur de l'embrigadement.

"La honte, il faut fermer son site internet !"

Les premières minutes de cette nouvelle enquête se sont intéressées au pranisme, un mouvement qui rassemble 40 000 fidèles à travers le monde et qui est considéré par l'État français comme un mouvement propice à l'emprise mentale. À sa tête en France : Nicolas Pilartz. Ce dernier prétend ne se nourrir d'aliments solides qu'une à deux fois par mois. L'idée du pranisme consiste à ne se nourrir que de lumière. D'après ce mouvement, il serait donc possible de vivre sans boire ni manger. Pour mieux le comprendre, l'équipe de l'émission a fait appel à un détective privé spécialisé dans les dossiers concernant les dérives sectaires. Avec lui, les téléspectateurs ont pu comprendre étape par étape ce que cache la promesse de bien-être de ce genre de mouvement et ses dangers. Sur un site internet dédié au mouvement pranique, où l'on retrouve le visage de Nicolas Pilartz, il est ainsi possible de s'inscrire à des stages d'initiation au processus pranique, sans aucun contrôle médica, pour attirer de nouveaux fidèles. Après s'être inscrit à un stage de 9 jours (pour 250 jours), le détective privé a eu droit à un premier échange téléphonique avec Nicolas Pilartz. Il est ensuite parti en immersion : si les cinq premiers jours ont consisté à des moments d'échanges mystérieux et de "méditation" en distanciel, les quatre jours suivants ont eu lieu en présentiel, dans l'Aveyron, à quinze kilomètres de Saint-Affrique, dans une ferme médiévale louée pour l'occasion. Lors de la suite du stage, le détective a été confronté à un discours beaucoup plus radical de la part du représentant du mouvement pranique en France. Il a également pu faire la rencontre de certains adeptes en quête de sens, visiblement affaiblis physiquement. Il a notamment appris que l'un des objectifs de la formation consistait à ne se nourrir que de liquides et à ne pas dépasser une consommation de 10 calories par jour. Un fonctionnement qui aurait amené un adepte à la mort. En juillet 2017, dans ce même bâtiment de l'Aveyron, un homme italien de 65 ans, surnommé Vanni, a perdu la vie pendant un stage animé par Nicolas Pilartz. Selon un témoin qui a assisté à ce stage en même temps que Vanni, ce dernier n'avait pas mangé depuis 17 jours au moment de son décès. Le reportage et l'ampleur de ce phénomène ont choqué de nombreux internautes.