Zika : deux ministres, deux façons de communiquer sur la santé publique

Marisol Touraine et George-Pau Langevin en 2015 dans la cour de l'Elysée.

La vision «métropolitaine» de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, contraste avec celle de la ministre de l'Outre-Mer, George Pau-Langevin, qui pense d'abord aux habitants des îles.

La santé publique est une affaire de ton au moins autant que de contenu. Et ce qui se passe actuellement autour du virus zika l’illustre à merveille, comme nous l’avons entendu ces derniers jours avec l’apparent pataquès entre la ministre de la Santé et celle de l’Outre-Mer sur les recommandations à suivre.

L’une, Marisol Touraine, a affirmé : «Dans des cas limités, la maladie peut être très grave avec des effets neurologiques, et pour les femmes enceintes, des complications, des malformations pour leur bébé. Je veux dire très fortement aux femmes qui sont en métropole et qui ont prévu d’aller en Guyane, en Martinique ou dans les territoires d’outre-mer, que si elles sont enceintes, je leur recommande de différer leur voyage. Il y a un enjeu de santé publique. L’épidémie est sérieuse.» Quant à la seconde, George Pau-Langevin, elle s’est montrée certes prudente, mais aussi rassurante : «La particularité du zika par rapport à la dengue ou au chikungunya, qui sont un peu des maladies similaires, c’est qu’on suspecte un risque de malformations pour les bébés. Donc c’est vrai qu’il faut être prudent, mais à mon sens une femme enceinte qui met du produit anti-moustique, qui dort avec une moustiquaire ou avec une clim fraîche, a un risque très limité d’être contaminée.» Ajoutant : «Tout ce qui consiste à lutter contre les moustiques est mis en œuvre dans les territoires.»

Leurs divergences sont intéressantes, car toutes les deux ont raison. Mais voilà, en matière de santé publique, il ne suffit pas d’avoir raison, l’essentiel est d’établir de la confiance. D’abord notons que la ministre de la Santé, femme de métropole, parle essentiellement en métropolitaine, ne s’adressant implicitement qu’aux femmes qui vont se rendre dans ces territoires d’outre-mer. Alors que la seconde, (...)

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