Zemmour, une radicalisation qui vient de loin

Le futur candidat à la présidentielle prépare son projet depuis longtemps. Le livre-enquête d’Etienne Girard, « Le radicalisé »*, décrypte la manière dont Eric Zemmour s’est radicalisé. L’auteur montre pourquoi les milieux financiers s’intéressent à l’ancienne plume du Figaro et les cercles ultra-catholiques l’adulent.

 

L’enquête est fouillée, complète et indispensable pour comprendre les ressorts de la future candidature à la présidentielle d’Éric Zemmour. Le journaliste Étienne Girard signe avec « Le radicalisé » un portrait précis de l’ancien journaliste du « Figaro ». Il montre comment sa radicalisation vient de loin, avant même ses best-sellers « Le suicide français » (publié en 2014) et « Premier sexe » (2006).

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En 1994, le mitterrandiste André Rousselet le recrute pour tenir une chronique « Un jour en politique » dans l’éphémère quotidien InfoMatin. Eric Zemmour se lâche et laisse aller sa plume sur des sujets qui lui tiennent déjà à coeur. Étienne Girard exhume ainsi un billet au vitriol écrit, en 1995, au lendemain du discours de Jacques Chirac sur la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Le lendemain, le polémiste regrette la position du gaulliste et écrit que « la droite n’ose plus se situer à droite ». Quelques semaines plus tard, il se moque des « jupettes » dans un édito glaçant : « Ministres, personne ne les connaissait. Virées, elles font pleurer Margot. » Le Zemmour de 2021 affleure déjà.

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Il a pris un peu le melon

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Après Infomatin, il rejoint la rédaction du Figaro dirigé alors par Franz-Olivier Giesbert. En 1997, le patron du quotidien conservateur décide de l’envoyer voir du pays. « Tu vas nous faire un tour de la France de Le Pen », lui demande-t-il. Eric Zemmour connaît déjà le patron du Front national. Ils se sont croisés pour la première fois en 1993 et se revoient régulièrement. Entre eux, c’est un « coup de foudre professionnel », écrit Etienne Girard. Le Pen a de l’estime pur ce journaliste qui a(...)


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