Zelensky reconnaît que la Russie "stoppe la contre-offensive" grâce à sa supériorité sur un plan

Le président ukrainien admet l’infériorité de son armée dans les airs, ce qui stoppe actuellement la contre-offensive lancée en juin.

C’est un rare sentiment d’impuissance exprimé par Volodymyr Zelensky dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Le président ukrainien a reconnu ce vendredi 8 septembre que la Russie, forte de sa supériorité aérienne, était en train de stopper la contre-offensive ukrainienne.

« Si nous ne sommes pas dans le ciel et que la Russie l’est, elle nous arrête depuis le ciel. Ils stoppent notre contre-offensive », a déclaré Volodymyr Zelensky lors d’une conférence à Kiev.

Déjà, le mois dernier, le commandant suprême de l’armée de l’air ukrainienne, Mikola Olechtchouk, avait alarmé sur la supériorité russe dans les airs en prenant un cas en exemple. « Dès que notre aéronef s’est trouvé dans les airs, il s’est fait traquer puis assiéger par neuf avions de chasse russes », avait-il affirmé, ajoutant : « chaque appareil ukrainien qui décolle du tarmac pour accomplir sa mission est immédiatement pris pour cible par l’aviation de Moscou. »

Ce vendredi, Volodymyr Zelensky a aussi dénoncé « des processus qui deviennent plus compliqués et plus lents, s’agissant des sanctions ou de l’approvisionnement en armes » occidentales. « La guerre ralentit, on reconnaît ce fait », a-t-il dit.

« Quand des partenaires nous disent “quelle est la prochaine étape de la contre-offensive ?”, ma réponse est qu’aujourd’hui, nos étapes sont plus rapides probablement que les nouveaux paquets de sanctions » visant la Russie, a-t-il déclaré.

L’Ukraine se plaint régulièrement de la lenteur des mesures de rétorsion censées freiner l’effort de guerre russe.

De lentes négociations sur la livraison de chasseurs F-16

Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois souligné que si les Occidentaux livraient plus vite des munitions de longue portée, qui permettent de pilonner les défenses, les arrières et la logistique russes, l’armée ukrainienne avancerait également plus vite.

« Une arme spécifique a un impact spécifique. Plus elle est puissante et de longue portée, plus la contre-offensive ira vite », a-t-il souligné.

Les Occidentaux n’ont livré qu’au compte-gouttes des munitions de ce type, de crainte que Kiev ne s’en serve, malgré ses promesses, pour pilonner le territoire russe, ce qui pourrait entraîner une escalade de la guerre.

De la même manière, l’Ukraine se plaint depuis des mois de la lenteur des négociations sur la livraison de chasseurs F-16, alors que le pays ne dispose que d’une flotte réduite et vieillissante d’avions élaborés à l’époque soviétique.

Après des mois de tergiversations, plusieurs dizaines de ces appareils américains seront livrés par des pays européens, mais leur arrivée sur le champ de bataille prendra des mois, compte tenu des délais de formation des équipages notamment.

La contre-offensive ukrainienne lancée en juin dans l’est et le sud peine à avancer du fait de la supériorité aérienne russe, mais aussi d’un complexe réseau de lignes de défense, dans le sud en particulier, fait de tranchées, de champs de mines et de pièges antichars.

L’Ukraine espère pouvoir néanmoins enfoncer un coin dans la zone de Robotyné, dans le sud, après la prise de ce village jugé stratégique. Moscou n’a pas admis jusqu’ici de repli dans cette zone et fait état de combats quotidiens dans le secteur.

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