Zanele Muholi, activiste du genre, secoue la Tate Modern

Quatre ans après une exposition annulée au bout de quelques semaines pour cause de pandémie, Zanele Muholi retrouve la Tate Modern de Londres.

Et le travail de cette artiste sud-africaine qui se définit comme non binaire ne laisse pas la presse britannique indifférente.

“Muholi est aujourd’hui l’une des plus grandes pourvoyeuses d’art photographique, tranche le quotidien britannique The Evening Standard, explorant la vie des queers noirs en Afrique du Sud
– et leur propre place au sein de cette culture et plus largement – ​​avec une franchise sans faille, une intimité touchante et une virtuosité technique.”

© Zanele Muholi, Courtesy of the Artist and Yancey Richardson, New York
© Zanele Muholi, Courtesy of the Artist and Yancey Richardson, New York

“ID Crisis 2003”.

Née en 1972, Muholi s’est fait connaître il y a une vingtaine d’années avec une édifiante série de photos sur les victimes de violences du fait de leur orientation sexuelle.

Présentées dans la rétrospective de la Tate Modern, elles ont choqué la critique du quotidien londonien The Times : “C’est un guet-apens brutal : viol correctif, cicatrices, sang, plans à trois, godes ceintures. Je n’aurais pas pu prendre une exposition entière comme celle-là.”

Elle juge que c’est “la salle la plus conflictuelle, la plus pénible et, carrément, la plus rebutante.”


© Zanele Muholi, Courtesy of the Artist and Yancey Richardson, New York
© Zanele Muholi, Courtesy of the Artist and Yancey Richardson, New York

“Miss D’vine II 2007”.

Rien de surprenant : Zanele Muholi se définit avant tout comme activiste, comme elle l’explique dans un entretien au magazine britannique Dazed :

“Mon travail ne se limite pas à ‘créer’. Il s’agit d’aller sur le terrain, pour ainsi dire, et de s’engager dans les politiques de genre, queer et trans qui ont un impact sur les vraies personnes que je connais.”

© Zanele Muholi, Courtesy of the Artist and Yancey Richardson, New York
© Zanele Muholi, Courtesy of the Artist and Yancey Richardson, New York

“Khumbulani II Room 2005 Hotel Riu Times Square New York 2022”.

Certaines images frontales et quasi documentaires de Muholi peuvent choquer. Mais même The Daily Telegraph, qui parle d’une “exposition classée X”, le concède : “La plupart de ses œuvres sont puissantes, originales et magnifiques.”

Le critique du quotidien conservateur britannique évoque la série Being, dans laquelle “Muholi présente des aperçus intimes de la vie quotidienne de couples de même sexe. Les images sont tendres et délicieuses. Le sujet n’est pas la vie noire queer – c’est l’amour, tout simplement.”

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