Zaho de Sagazan : "Sans fissure, c’est compliqué de faire de l’art"

Quand on vous désigne comme l’héritière naturelle de Barbara et Brel, vous vous dîtes quoi ?

Zaho de Sagazan : Ils m’ont beaucoup influencée. La première fois que j’ai entendu et vu sur YouTube Ces Gens-Là interprétée par Brel, j’ai été happée par la chanson. Quant à Barbara, j’ai passé des heures à décortiquer Dis, Quand reviendras-tu ? Tout est parfait. Il n’y a pas un mot à changer. En trois minutes, ces artistes te racontent une histoire, t’entraîne dans leur univers. J’ai l’humilité de croire qu’il faut comprendre ce mot, "héritière", quand on évoque mes chansons non pas pour mon talent mais pour ma sensibilité. Je suis aussi très influencée par le son de la musique cold wave, mais aussi par des groupes comme Kraftwerk, New Order ou Pink Floyd.

Qu’avez-vous fait de vos quatre Victoires ? Sont-elles chez vous, dans votre colocation à Nantes ou dans votre bus de tournée ?

J’en ai reçu 6 en tout, puisqu’en tant en tant qu’interprète, auteur et compositrice, on m’a remis trois trophées pour la victoire de la Chanson originale (La symphonie des éclairs). J’ai donnée celle de la Révélation scène à mon tourneur, et celle de la Révélation féminine, à ma manageuse. Il y en a une aussi dans le studio où je travaille. Les autres pèsent lourd dans ma valise. Je vais les distribuer à des gens que j’aime.

Qu’est-ce-qui a changé pour vous depuis la remise de ces trophées en direct sur France 2 ?

Cela ne fait que quelques jours, mais je sens qu’on me reconnaît un peu plus dans la rue. J’ai passé beaucoup de temps dernièrement enfermée en studio pour travailler, je ne me rends pas vraiment compte de l’impact. Si… Un truc très concret : le nombre de mes abonnés sur mes réseaux sociaux a bondi d’un coup.

Vous venez de reprendre un tube en allemand des années 80, 99 Luftballons de Nena. Est-ce un indice pour la suite ?

Oui et non. Si j’ai repris ce titre, c’est d’abord par plaisir. J’écoute beaucoup de krautrock (nom donné au rock électronique allemand). J’ai fait trois séjours pour le moment en Allemagne. J’adore maintenant cette langue, l’allemand, alors quand je l’étudiais au lycée, ce n’était pas vraiment mon truc, mais je ne sais pas à quoi ressemblera mon prochain disque. J’écoute des trucs comme Joy Division, The Cure, mais là, je suis surtout concentré sur la scène. Je pars trois semaines en studio avec mon groupe (des Nantais baptisés Inüit) pour répéte...

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