Youssef Salem a du succès (Canal+) - Ramzy Bedia : "L’argent et la notoriété, ça m’a brûlé, un moment..."

Il y a une telle vérité dans votre jeu que l’on se dit que vous avez plein de connexions intimes avec ce personnage. On a bon ou tout faux ?

Ramzy Bedia : Tout bon ! Youssef me correspond tellement, il est raccord avec plein d’éléments de ma vie. À commencer par sa famille, c’est un copier-coller de la mienne. Et puis, il y a aussi cette dualité entre vivre la journée dans le show-biz où l’on t’apporte des cafés, et, le soir, à la maison, quand tu en demandes un, on te dit : « Va te le faire ! » Comme lui, moi aussi, je préfère ma famille au cinéma. Je suis entré dans ce rôle écrit pour moi comme dans un pyjama en pilou.

Youssef vit mal le succès : comment avez-vous géré la notoriété ?

Ça a été une claque ! J’ai le souvenir de personnes qui changeaient de trottoir quand je marchais avec mes copains et, du jour au lendemain, des gens traversaient pour me saluer ! Passer de rien à tout, l’argent et la notoriété, ça m’a brûlé, un moment. Heureusement, j’ai une famille qui m’a remis les pieds sur terre !

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Quel regard portez-vous sur vos vingt-huit ans de succès ?

Je me dis que c’est fou. Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Et je ne sais même pas ce que je vais faire l’année prochaine, je me laisse porter. J’hallucine de ce qui m’arrive et, surtout, d’être encore là !

Vous étiez inquiet de voir votre soeur, Melha, emprunter aussi la voie artistique : que vous inspire son parcours ?

Le mot exact, c’est soulagé. J’avais tellement peur qu’elle soit malheureuse ! C’est ma petite soeur, elle est comme ma fille. Je lui ai dit que, pour exercer ce métier, il fallait qu’elle écrive. Qu’elle n’attende pas que l’on vienne la chercher ou que je l’aide. Elle s’est débrouillée toute seule. Maintenant, je vois qu’elle est forte : je suis donc ultra soulagé, au-delà de l’admiration.

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