Yann Moix et ses parents s'affrontent au tribunal pour diffamation et injures

L'écrivain a accusé ses parents d'une multitude de sévices, notamment des coups et des punitions humiliantes. Des accusations qu'ils contestent.

L'écrivain Yann Moix et ses parents s'affrontent jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris, lui étant prévenu pour diffamation et injures après qu'il les a accusés de violences et de sévices.

Les parents, José et Marie-Josée Moix, ont lancé la procédure après des propos tenus dans une émission de Canal+, En aparté, en octobre 2022. "Ce sont des salauds, ce sont des gens qui auraient dénoncé des juifs pendant la guerre", avait alors déclaré le romancier.

Il leur reprochait une multitude de sévices, notamment des coups et des punitions humiliantes, qualifiant ses parents de "Thénardier" et de "barbares", et précisant qu'il souhaitait "la mort de toute sa famille", à l'exception de sa grand-mère.

À la barre, Yann Moix, 55 ans, a pleinement assumé ses propos. "Je prends la parole pour défendre l'enfant que j'étais", a-t-il affirmé. "J'ai été molesté, frappé, martyrisé, mais pour quoi faire?", s'est-il interrogé, décrivant sa mère comme celle qui "mettait de l'huile sur le feu avec des rapports catastrophistes" sur la conduite de son fils aîné, et son père comme celui qui le frappait, avec notamment une rallonge électrique.

Ses parents, également présents au tribunal, assis au premier rang dans le public, n'ont pas bronché pendant un long interrogatoire du prévenu.

"Sévices capricieux"

Yann Moix a publié en 2019 un roman sur son enfance où il racontait ces sévices, Orléans. Il a plaidé jeudi la "vérité" de ce livre, tout en reconnaissant qu'il n'était pas toujours "exact" sur les faits, en changeant certains lieux, certaines dates, ou en concentrant les effets dramatiques.

La famille de l'auteur avait répliqué en niant les allégations de Yann Moix. Son frère cadet Alexandre, en conflit de longue date avec lui, avait même affirmé avoir subi les maltraitances décrites de la part de Yann Moix.

"C'étaient des sévices capricieux, aléatoires. (...) Il n'y a pas eu une semaine sans qu'il y ait eu de coup", a lancé Yann Moix au tribunal.

Interrogé par l'avocat de ses parents sur des déclarations en 2006 dans lesquelles il affirmait: "Je ne suis pas un enfant martyr", il a répondu qu'elles dataient d'avant une psychanalyse qui lui a permis de prendre conscience de la gravité de la maltraitance.

"Comme dit Christine Angot, on ne choisit pas ses récits, on ne choisit pas le récit de ses livres. Je ne vois pas pourquoi j'aurais fait carrière d'enfant battu", a-t-il expliqué. L'audience se poursuivait en fin d'après-midi.

Article original publié sur BFMTV.com

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