Yann Barthès et Julien Bellver face au RN à l’Assemblée, assument leur boycott

MÉDIAS - Chacun son tour. Après Pascal Praud, Laurence Ferrari, Vincent Bolloré et Cyril Hanouna, c’était ce mercredi 27 mars au tour des équipes de TMC, et plus précisément de celles de Quotidien de passer devant la commission d’enquête sur les fréquences TNT. Yann Barthès, Julien Bellver et les dirigeants de Bangumi ont été interrogés par les députés sur le pluralisme et le temps de parole accordé aux différents partis sur le plateau.

Cyril Hanouna est parvenu à faire son show devant les députés, même s’il était sur le gril

Après les propos liminaires, les députés de la commission ont donc pu poser des questions. Et le député RN Thomas Ménagé, qui avait demandé avec quatre autres élus RN l’audition de Quotidien et de ses journalistes, a pris la parole pour pointer du doigt ce qui est selon lui une absence du pluralisme. « Il aurait été inconcevable de ne pas auditionner les acteurs de la seule émission du paf qui assume exclure une partie du spectre politique de sa programmation », a-t-il dit en guise d’introduction à sa question.

« On fait ce qu’on veut tant qu’on respecte les règles »

Après avoir accusé Quotidien d’exclure « 13 millions de Français qui ont fait le choix de voter Marine Le Pen à la dernière présidentielle », le député a donc questionné Julien Bellver. Le journaliste en charge de la rubrique médias lui a répondu en rappelant que ce choix ne contrevenait pas au respect des règles en matière de pluralisme : « J’aurais dû dire ‘on fait ce qu’on veut tant qu’on respecte les règles’. Et ces règles, on les respecte à la lettre. »

Le journaliste a ensuite expliqué que ce temps de parole accordé au Rassemblement National est différent car il se fait principalement par magnétos, mais que les élus RN sont bien présents « dans toute l’émission, dans toutes les rubriques, dans toutes les chroniques ».

Laurent Bon, producteur de Quotidien a également affirmé que si jamais la loi changeait, l’émission se plierait aux nouvelles règles : « Si on nous demande de vous recevoir, si c’est la loi, évidemment, on le fera. »

Un boycott assumé des deux côtés

Yann Barthès, visage de Quotidien, s’est lui aussi exprimé sur cette question. Il a tout d’abord invectivé le député Thomas Ménagé sur sa demande : « Pourquoi vous voulez absolument venir dans une émission qui ne vous plaît pas ? » Puis il a de nouveau évoqué les supposées violences subies par les journalistes de Quotidien lorsqu’ils traitent justement des sujets liés au RN. Pour ce faire, Yann Barthès a développé une liste (non exhaustive) d’exemples qui justifient selon lui de refuser d’inviter des élus du parti lepéniste en plateau.

Un boycott qui est d’ailleurs réciproque, puisque les équipes de Quotidien et notamment Laurent Bon ont plusieurs fois mis en avant lors de cette audition ne jamais être accréditées lors des rassemblements et autres évènements du Rassemblement National, et devoir faire ces interviews « derrière des grilles ». Un boycott « accompagné de violences physiques » que l’émission affirme s’efforcer de « détourner » pour continuer à couvrir le RN.

La passe d’armes entre les élus et les équipes de Quotidien s’est achevée par une séquence « shampoing » pour le moins surprenante. Thomas Ménagé a pointé du doigt de supposés cadeaux reçus par les invités de Quotidien, cadeaux dont les élus RN sont donc de fait privés.

Yann Barthès a répondu qu’il s’agissait d’un sac cadeau d’une valeur approximative de 5 euros, offert par des partenaires de l’émission, contenant du shampoing. Une manière de montrer peut-être qu’il s’en lave...Les mains.

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