Yandex : la société mère du “Google russe” se désengage de Russie

C’est “le plus grand retrait de Russie depuis que celle-ci a envahi l’Ukraine il y a près de deux ans”, annonce The Wall Street Journal. Lundi 5 février, la compagnie néerlandaise Yandex NV, maison mère de Yandex en Russie, a annoncé la vente pour 475 milliards de roubles (environ 4,8 milliards d’euros) d’une partie de ses activités à un consortium d’acheteurs locaux.

La firme est souvent désignée comme le “Google russe”, rappelle le quotidien financier américain. Après avoir développé le moteur de recherche le plus utilisé du pays, elle s’est aussi impliquée dans le secteur des taxis et de la livraison. Yandex NV garde ses positions en dehors de Russie dans le domaine des technologies de conduite autonome, de l’intelligence artificielle ou encore des services de cloud.

“Cet accord marque la fin de plus de vingt ans d’investissements occidentaux dans la société. Considérée pendant des années comme le joyau du secteur russe des nouvelles technologies, Yandex était un exemple de réussite de l’investissement occidental en Russie”, note le journal indépendant russe anglophone Moscow Times.

Cet accord se dessine plus d’un an après le début des négociations avec le Kremlin, qui s’évertue à entraver le départ des entreprises occidentales. Pour la direction de Yandex, l’enjeu semblait être de trouver une voie de sortie pour éviter les sanctions tout en préservant la rémunération de ses actionnaires, majoritairement installés en dehors de Russie, suggère le Financial Times.

“La guerre a perturbé Yandex, qui avait l’ambition de devenir un géant d’Internet mondial et affichait une capitalisation boursière de 30 milliards de dollars à son meilleur. Des milliers de ses employés ont quitté le pays, et les investisseurs étrangers et certains de ses partenaires clés avaient pris leurs distances.”

À Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est réjoui : “Yandex est l’un de nos champions économiques et l’une de nos plus grandes sociétés de la tech. Il est important pour nous qu’elle continue à opérer dans le pays”, a-t-il déclaré, cité par le quotidien économique britannique. Le Wall Street Journal rapporte, quant à lui, que le député de la Douma Anton Gorelkin a déclaré que Yandex pourrait désormais opérer sans l’influence de l’Occident. Au sein du consortium d’acheteurs russes figure notamment le fonds d’investissement Argonaut, détenu par le groupe pétrolier russe Lukoil.

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