XVIIe-XVIIIe : l’âge d’or de la piraterie dans les Caraïbes

En ce début de 1702, au large de l’île Maurice, l’équipage du Speaker, ancienne frégate négrière française capturée deux ans plus tôt par le pirate anglais John Bowen, arrose copieusement ses multiples prises dans l’océan Indien. Depuis quelques années déjà, fuyant la répression qui bat son plein dans les Antilles, les hors-la-loi des mers ont migré petit-à-petit des Caraïbes vers les mers du Sud, attirés par les nombreuses opportunités de prises lucratives (or, pierres précieuses, épices, soieries…). Mais, le 7 janvier, sur le Speaker, la fête tourne au drame : pris dans la tempête, les forbans imbibés de rhum ne parviennent pas à manœuvrer correctement le navire dans cette zone à forts courants, constellée de nombreux îlots et bancs de sable. Malgré le délestage de plusieurs canons, le Speaker fait naufrage. Les 200 pirates parviennent à regagner la côte, sains et saufs.

Trois siècles plus tard, l’épave du Speaker repose toujours au fond de l’eau, entre 3 et 7 mètres de profondeur. S’il reste sur place de nombreux vestiges archéologiques, dont 34 canons en fonte, des campagnes de fouilles ont permis de remonter plus de 1 700 objets en tout genre (armement, mobilier, instruments de navigation, vaisselle, pièces de monnaie…). Pour Jean Soulat, chercheur associé à l’université de Caen, également co-président de l’association Archéologie de la piraterie, "tous ces objets permettent, en complément des archives, de mieux comprendre la vie quotidienne des pirates". Une vie largement (...)

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