XV de France: Ntamack ne veut pas s’apitoyer sur son sort après son forfait pour la Coupe du monde

XV de France: Ntamack ne veut pas s’apitoyer sur son sort après son forfait pour la Coupe du monde

Un peu plus de deux semaines après le terrible couperet, Romain Ntamack (24 ans) veut positiver. L’ouvreur du XV de France a appris son forfait pour la Coupe du monde le 14 août, deux jours après s’être rompu le ligament croisé antérieur du genou gauche face à l’Ecosse (30-27). Avant de se faire opérer jeudi, il s’est confié dans une interview à L’Equipe en prenant le soin de ne pas afficher sa tristesse. Le Toulousain assure ainsi ne pas avoir pleuré à l’annonce de la cruelle nouvelle.

"Je ne me sentirai pas champion du monde sans jouer"

Il fait part de la grande tristesse de ses parents, de ses proches et de ses équipiers, tout en dédramatisant sa situation. "Il y a un mélange de plusieurs émotions: de la déception, de la frustration, de la tristesse, poursuit-il. Je me dis que je viens de me taper un mois et demi de préparation pour rien. Qu'avant ça, depuis mes débuts en équipe de France en 2019, j'avais fait le boulot pendant quatre-cinq ans pour être prêt pour cette Coupe du monde à la maison. Tout ça pour rien. Mais j'essaie de relativiser. La déception est encore présente. Elle le sera sans doute jusqu'à la fin de la Coupe du monde." Il cite d'ailleurs la date de la finale (le 28 octobre) comme une libération.

S'il relativise, il vivra la compétition avec assiduité et l'envie de voir les Bleus triompher... tout en convenant que cela agirait comme une sorte de crève-coeur pour lui. "Je serai content pour eux, lance-t-il. Mais je ne ferai pas partie de l'équipe. Ç'a été mon histoire jusqu'au 14 août. Mais depuis, ce n'est plus le cas. Je leur souhaite d'être champions du monde! Mais je ne me sentirai pas champion du monde sans jouer."

Il conclut enfin en prenant le soin de tempérer sa douleur. "Nous, sportifs, sommes des privilégiés, conclut-il. Prenez l'exemple de Mathias Dantin, qui nous a accompagnés quelques jours à Capbreton (un jeune rugbyman de 17 ans devenu tétraplégique après un plaquage qui a rendu visite aux Bleus pendant la préparation). Quand il te parle de son histoire, tu relativises. Je ne vais pas m'apitoyer sur mon sort."

Article original publié sur RMC Sport