Xénogreffes : une équipe française a mis en évidence des signes de rejet et comment les éviter

Une analyse très poussée des échantillons de la première greffe de rein de cochon chez un humain a montré que le corps du receveur réagissait contre la greffe. Interview du Dr Valentin Goutaudier du Paris Institute for Transplantation & Organ Regeneration, où ces analyses ont été réalisées.

En octobre 2021, l’équipe du Dr Robert Montgomery, au centre de santé Langone de l’Université de New York, a réalisé la première xénogreffe réussie chez l’humain. Un rein de cochon implanté durant trois jours chez une personne en mort cérébrale, sans le moindre signe de rejet immunitaire visible. Cependant, des chercheurs du Paris Institute for Transplantation & Organ Regeneration (Université Paris Cite, Inserm) en ont détecté d'autres, plus discrets, des signes de rejet immunitaire identifiés lors d’une analyse plus approfondie des échantillons issus de cette greffe. Montrant que même si le rejet hyper aigu avait été évité, il y avait quand même une réponse immunitaire contre le greffon qui aurait probablement fini par l’endommager et mettre en péril la greffe. Grâce à ces résultats, publiés le 17 août 2023 dans le journal The Lancet, l’équipe de Langone a pu améliorer sa technique et ainsi aller au-delà de trois jours, comme cela a été annoncé le 16 du même mois. Pour en savoir davantage sur ces signes de rejet immunitaire et les moyens mis en place pour les éviter, Sciences et Avenir a interrogé le Dr Valentin Goutaudier, qui a réalisé ces analyses avec l’équipe du Pr Alexandre Loupy.

"Le rejet hyper aigu, quand un afflux très important d'anticorps se fixent sur le greffon et le détruisent instantanément"

Sciences et Avenir : Comment a commencé cette collaboration avec l’équipe du Dr Robert Montgomery ?

Dr Valentin Goutaudier : Quand ils ont fait ces premières xénogreffes fin 2021, tout le monde a trouvé ça absolument extraordinaire, et on disait dans les médias qu’il n’y avait pas de signe apparent de rejet. Ce qui paraissait assez incroyable, peut-être un petit peu trop incroyable. Nous étions surpris qu’ils ne retrouvent aucun signe de rejet. Donc nous les avons contactés et nous leur avons demandé s’ils étaient d’accord pour qu’on analyse leurs échantillons avec les techniques qu’on utilise sur notre plateforme de microscopie moléculaire, des techniques assez[...]

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