Le World Press Photo récompense Mohammed Salem pour ce cliché mettant à l’honneur le deuil des Gazouis

Le photographe de Reuters a immortalisé une femme berçant le corps de sa nièce morte, au mois d’octobre, après une attaque de missile israélien dans le sud de bande de Gaza.

Mohammed Salem, récompensé du premier prix du World Press Photo, pour ce cliché pris en octobre 2023.

PHOTO - Le deuil des Gazaouis à l’honneur. L’image poignante d’une Palestinienne endeuillée tenant dans ses bras sa petite nièce, tuée lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, a remporté, ce jeudi 18 avril, le premier prix du World Press Photo.

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Le cliché de Mohammed Salem, photographe pour l’agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile qui a frappé leur maison à Khan Younès en octobre.

« Un argument incroyablement puissant en faveur de la paix »

Le photographe se trouvait à l’hôpital Nasser de Khan Younès le 17 octobre lorsqu’il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille enveloppé dans un tissu blanc. La photo a été prise 10 jours après le début du conflit, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

« C’était un moment puissant et triste et j’ai senti que l’image résumait au sens large ce qui se passait dans la bande de Gaza », a déclaré Mohammed Salem, cité dans un communiqué du World Press Photo, l’un des plus prestigieux concours de photojournalisme. C’est le deuxième prix remis à cette photo, le photographe ayant déjà remporté un Olivier Rebbot Award de l’Overseas Press Club of America.

« C’est une image vraiment profondément touchante, a affirmé Fiona Shields, présidente du jury du World Press Photo. Une fois que vous l’avez vue, elle reste en quelque sorte gravée dans votre esprit. » L’image est « comme une sorte de message littéral et métaphorique sur l’horreur et la futilité du conflit » et représente « un argument incroyablement puissant en faveur de la paix », a-t-elle ajouté.

Les autres prix vont à...

La Sud-Africaine Lee-Ann Olwage, en tournage pour le magazine GEO, a quant à elle remporté le prix Histoire de l’année avec son portrait intime d’une famille malgache vivant avec un parent âgé souffrant de démence. « Cette histoire aborde un problème de santé universel à travers le prisme de la famille et des soins », ont déclaré les juges. « La série d’images est composée avec chaleur et tendresse, rappelant au public l’amour et l’intimité nécessaires en période de guerre et d’agression dans le monde entier », ont-ils ajouté.

Le photographe vénézuélien Alejandro Cegarra a, lui, remporté le prix du projet Long terme avec ses images monochromes de migrants et de demandeurs d’asile tentant de traverser la frontière sud du Mexique, prises pour le New York Times et Bloomberg.

Ayant lui-même une expérience de migrant, Alejandro Cegarra « a offert une perspective sensible centrée sur l’humain », mettant en avant la résilience des migrants, selon le jury. Dans la catégorie Format ouvert, l’Ukrainienne Julia Kochetova a gagné avec son site Internet qui « associe le photojournalisme au style documentaire personnel d’un journal intime pour montrer au monde ce que signifie vivre avec la guerre comme réalité quotidienne ».

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61 062 candidatures présentées par 3 851 photographes de 130 pays. Les photos sont exposées dans l’église Nieuwe Kerk d’Amsterdam jusqu’au 14 juillet.

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