Workshop de Lyon, matières à jubilé

Fondé il y a cinquante ans, le groupe français de free jazz, toujours en activité, réunit en un somptueux coffret ses albums inventifs et engagés, sans renoncer à inventer son futur.

Le coup d’après. Voilà la seule chose qui préoccupe les membres du Workshop de Lyon depuis cinquante ans. Ne songez même pas à féliciter les piliers Jean Bolcato (contrebasse) ou Christian Rollet (batterie) de jouer dans le «plus vieux groupe de free jazz français» ou, pire, d’être des monuments. Immédiatement, ils prendront le parti du futur - celui du Workshop, de ses prochains concerts, de ses inventions à venir. Christian Rollet nous en avise en préavis de notre entretien téléphonique : «On nous dit : "C’est formidable, ils ont tenu cinquante ans, ce sont les papis du free jazz." Ça nous sort par les yeux. Tout ce qui compte, c’est la vie actuelle du groupe.» Ainsi, si le Workshop s’est laissé convaincre par Quentin Rollet, fils de Christian et lui-même musicien, de célébrer son cinquantième anniversaire en publiant un coffret rassemblant ses sept premiers disques et une rareté, édités entre 1972 et 1997, c’est pour le seul bonheur de se confronter à une nouvelle génération de mélomanes aventureux qu’un vent audacieux aurait menés jusqu’à lui, mais qui seraient passés à côté de son œuvre si ardue à dénicher.

«Panacée». Contrairement au Dharma Quintet ou au Cohelmec Ensemble - deux autres formations emblématiques du jazz libre de France des années 70-80 récemment encouragées à se reformer par le succès des rééditions -, le Workshop de Lyon n’a jamais cessé ni d’exister, ni de jouer, encore moins de se transformer. Pas une année n’est passée depuis 1967 sans que le groupe ne se soit composé un nouveau répertoire à jouer. Bolcato l’affirme, c’est cette activité incessante, alliée à l’incertitude du lendemain, qui a permis sa durabilité : «La panacée pour la longévité, c’est les projets. Ça se retrouve jusqu’au cœur de la logique de notre musique : il faut jouer chaque thème (...)

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