Wintzenheim : le gîte détruit par un incendie en Alsace n’avait « aucune autorisation », assure la mairie

Après le drame de l’incendie du gîte de Wintzenheim, qui a causé la mort de onze personnes, la municipalité alsacienne assure que l’établissement ne disposait d’aucune autorisation pour accueillir du public.
Après le drame de l’incendie du gîte de Wintzenheim, qui a causé la mort de onze personnes, la municipalité alsacienne assure que l’établissement ne disposait d’aucune autorisation pour accueillir du public.

FAITS DIVERS - Les victimes n’auraient jamais dû se trouver là au moment du drame. Au lendemain de l’incendie qui a fait onze morts à Wintzenheim, dans le Haut-Rhin, mercredi 9 août, on apprend ce jeudi 10 de la bouche du maire adjoint de la commune que l’établissement ne disposait d’« aucune autorisation » pour mener son activité et n’avait jamais été déclaré comme gîte.

« Le gîte qui a brûlé n’a fait l’objet d’aucune autorisation pour l’activité (que la propriétaire) y a exercé, il n’avait pas fait non plus l’objet d’autorisations de travaux pour pouvoir accueillir des personnes handicapées », a indiqué à des journalistes Daniel Leroy.

Des bâtiments consacrés à l’activité agricole

« Il y a une faute claire de la propriétaire de ne pas avoir déclaré ce gîte », a encore estimé l’élu. « Il est manifestement clair aujourd’hui qu’elle n’était vraisemblablement pas en règle, parce qu’il y a beaucoup de choses dans l’ombre et que l’absence de déclaration de l’activité, c’est déjà quelque chose qui nous paraît être une faute. »

La propriétaire, qui a donné l’alarme tôt mercredi, dispose par ailleurs de « deux autres bâtiments dans lesquels elle peut accueillir des personnes », environ une vingtaine, ce qui ne nécessite pas de recevoir une commission de sécurité, mais ne lui permet pas d’accueillir des handicapés, a poursuivi Daniel Leroy, qui ignore à ce stade « si elle en a accueilli dans ces deux gîtes ». Pour autant, « tout semblait respecter les règles » pour ces deux bâtiments, a-t-il ajouté.

Elle a fait « ensuite une demande d’aménagement pour le bâtiment qui a brûlé » auprès de la mairie, qui abritait « d’anciennes écuries et une grange », mais, « dans sa demande d’aménagement, il n’était pas prévu de demande de transformation d’activité, ça restait une activité agricole », avec « des entrepôts, éventuellement des animaux », a-t-il ajouté.

Une commission aurait pu « détecter d’éventuels défauts »

Il s’agissait « d’aménagement des façades », ce qui ne posait « pas de problème », a poursuivi Daniel Leroy. « Sauf qu’elle a fait des travaux » à l’intérieur « et qu’on en est arrivé à ce drame, le bâtiment n’ayant pas fait l’objet d’une commission de sécurité, laquelle aurait pu détecter d’éventuels défauts » dans la construction ou dans les possibilités d’évacuation, a constaté l’adjoint.

Plus tôt ce jeudi, la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser avait déjà expliqué que « le gîte n’avait pas subi le passage de la commission de sécurité qui est obligatoire » et « ne disposait pas des caractéristiques pour accueillir du public ». Toutefois, il faut « corréler juridiquement la raison du sinistre », avait ajouté la magistrate. « Est-ce que ça a un lien avec les règles de sécurité ? Je n’ai pas le retour des investigations criminelles pour le moment. »

Au moment du drame, 28 personnes étaient pourtant hébergées dans le gîte de vacances, des adultes handicapés et leurs accompagnateurs. Onze, principalement des personnes handicapées pour beaucoup originaires de Moselle, ont péri dans la catastrophe.

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