Wim Wenders : « L’intelligence artificielle est inapte à la souffrance »

Koji Yakusho et Arisa Nakano dans Perfect Days de Wim Wenders  - Credit:MASTER MIND - WENDERS IMAGES / Collection ChristopheL via AFP
Koji Yakusho et Arisa Nakano dans Perfect Days de Wim Wenders - Credit:MASTER MIND - WENDERS IMAGES / Collection ChristopheL via AFP

Wim Wenders se prend la tête. Littéralement. Face à nous en interview, avant presque chacune de ses réponses, le réalisateur de Paris Texas, des Ailes du désir et de Buena Vista Social Club ferme les yeux, coudes posés sur la table, mains dans les cheveux. Une intense réflexion crispe ses traits, qui nous fait craindre d'avoir posé une question à côté de la plaque. Soulagement : après une poignée de secondes silencieuses, les mots viennent, généreux et précis, prononcés d'une voix douce dans un français parfait teinté d'un léger accent allemand. Et l'on réalise, une fois encore, que Wim Wenders, à 78 ans, est probablement l'un des cinéastes les plus modernes et connectés en activité.

On le rencontre pour parler de son 25e film de fiction, Perfect Days ou la vie heureuse et solitaire d'un agent d'entretien de toilettes publiques à Tokyo (en salle le 29 novembre). Mais l'artiste globe-trotter est tout aussi loquace sur sa carrière, le Hollywood actuel et l'intelligence artificielle. Amoureux de tous les arts, de la photographie à la peinture en passant par la danse, la musique, la sculpture et, forcément, le cinéma, Wim Wenders a tourné aux États-Unis, au Portugal, en Sicile, à Cuba, en France et bien sûr dans son pays natal…

Nourri de cultures, il a officié dans moult registres (drame, road movie, documentaire, anticipation…), en célébrant autant la beauté du monde que la fragilité humaine face au progrès. Perfect Days, 38 ans après son documentaire Tokyo-Ga [...] Lire la suite