"White power", avis de recherche: la nouvelle frénésie de Trump sur son compte Twitter

Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'un meeting de campagne, à Tulsa dans l'Oklahoma le 20 juin 2020 - Nicholas Kamm © 2019 AFP
Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'un meeting de campagne, à Tulsa dans l'Oklahoma le 20 juin 2020 - Nicholas Kamm © 2019 AFP

Il n'est pas rare de voir Donald Trump partir dans ce qu'on appelle aux États-Unis un "Twitter tear". À savoir, une succession de messages publiés frénétiquement sur son réseau social privilégié, dans des laps de temps très courts. En règle générale, le phénomène se produit lorsque le navire présidentiel américain tangue. Ou tout simplement lorsque l'ancien magnat de l'immobilier fait une fixette sur un sujet précis, qu'il soit politique ou judiciaire.

Depuis quelques jours, le compte du locataire de la Maison Blanche, suivi par plus de 82 millions d'abonnés, connaît une nouvelle ébullition passagère. À tel point que lundi, le chef d'État a été contraint de supprimer l'un de ses tweets, qui relayait une vidéo dans laquelle un de ses partisans célébrait la suprématie blanche.

Au-delà de ce raté, beaucoup de tweets plus "classiques", qui se bornent à diffuser les point presse de la porte-parole de la présidence, Kayleigh McEnany. Campagne oblige, Donald Trump s'acharne également sur son adversaire démocrate Joe Biden.

Appel au FBI

Samedi toutefois, en l'espace de trois minutes, Donald Trump a publié pas moins de 15 avis de recherche appelant la police locale de Washington D.C. et le FBI à poursuivre des individus soupçonnés d'avoir dégradé une statue de l'ancien président Andrew Jackson dans la capitale américaine. Sans oublier, évidemment, de s'auto-retweeter dans la foulée.

De quoi permettre à une masse non négligeable d'internautes d'identifier assez facilement les 15 individus en question. Dans les commentaires, beaucoup reprochent au chef d'État de les jeter à la vindicte populaire.

Dans de nombreux cas, ces "suspects" arborent des slogans de soutien au mouvement Black Lives Matter, en première ligne depuis la mort de George Floyd dans le Minnesota. Si la forme peut surprendre, le fond n'a rien de nouveau.

Depuis que manifestations et émeutes contre les violences policières et la haine raciale se multiplient à travers le pays, Donald Trump répète quasi quotidiennement son mantra promouvant la loi et l'ordre, "Law & Order".

Vendredi, et cela explique cette série de publications, le locataire de la Maison Blanche a signé un décret ("Executive order" aux États-Unis) censé protéger les monuments et les statues contre "anarchistes et extrémistes de gauche". Le décret est censé permettre de déclencher des poursuites judiciaires en cas de vandalisme.

Soutien au couple armé de Saint-Louis?

Le président américain a par ailleurs relayé une autre vidéo polémique, mais sans la commenter. Il s'agit de celle montrant un couple du Missouri en train de pointer un fusil d'assaut et un pistolet en direction de manifestants Black Lives Matter à Saint-Louis. La séquence a indigné de nombreux internautes et a été tournée en dérision. La procureure de la ville de Saint-Louis, Kimberly Gardner, s'est dite "inquiète" de voir des "manifestants pacifiques accueillis par des armes à feu et une agression violente".

Entre deux diatribes visant ces "bons à rien de démocrates" ainsi que les "pilleurs", "agitateurs" et "anarchistes" des récentes manifestations, Donald Trump prend la peine de rappeler le niveau de sa cote de popularité au sein du parti républicain. Fidèle à sa ligne éditoriale.

Article original publié sur BFMTV.com