Western Digital ne cherche pas à diriger les puces de Toshiba

TOKYO (Reuters) - Western Digital (WD), membre d'un consortium qui propose 1.900 milliards de yens (14,7 milliards d'euros) pour la division puces mémoire de Toshiba, ne cherche pas à diriger cette activité, ont dit vendredi à Reuters des sources proches du dossier.

Le conglomérat japonais veut céder le plus vite possible sa division de mémoires afin de couvrir les pertes de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, qui a déposé le bilan en mars.

Dans le cadre du consortium, qui comprend également la société d'investissement américaine KKR, le fonds adossé à l'Etat japonais Innovation Network Corp of Japan (INCJ) et la Development Bank of Japan (DBJ), Western Digital met 150 milliards de yens sur la table via des obligations convertibles.

Des sources avaient dit jeudi que le groupe américain, qui exploite conjointement avec Toshiba sa principale usine de fabrication de puces au Japon, ne réclamait aucun droit de vote dans un premier temps.

D'autres sources ont dit vendredi que Western Digital limiterait ses droits de vote à un tiers du total même après la conversion des obligations en actions.

L'attitude conciliatrice de Western Digital tranche avec l'acrimonie qui, selon certaines sources, ont caractérisé les rapports entre le groupe et Toshiba.

Les tensions entre Toshiba et Western Digital se sont envenimées en raison de leur incapacité à trouver un nouvel accord de coentreprise sur les semi-conducteurs après l'acquisition par Western Digital de SanDisk, partenaire de Toshiba dans ce segment depuis 17 ans, en mai 2016.

Le groupe japonais veut finaliser la cession avant fin mars 2018 et la clôture de son exercice fiscal afin d'éviter de présenter une situation nette négative pour la deuxième année consécutive, qui l'obligerait à se retirer la cote à la Bourse de Tokyo.

Les autorisations réglementaires pouvant prendre jusqu'à six mois, Toshiba souhaite parvenir à un accord de cession d'ici la fin août.

Western Digital et Toshiba ont refusé de commenter l'état des discussions.

(Kentaro Hamada et Makiko Yamazaki, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Joanny)